A-t-on pensé au tourisme des familles moins aisées ?

On manque souvent de recul pour évaluer l’impact de certaines décisions. Il en est ainsi des derniers «projets» sur les carburants fossiles et donc sur la propulsion électrique, que ces idées viennent des politiques aussi bien que des sociétés privées.

Volvo annonce par exemple la fin des moteurs thermiques, en ce qui les concerne, pour 2026. D’autres constructeurs suivront, évidemment, quand ce n’est pas l’un ou l’autre gouvernement qui en fera force de loi. Mais a-t-on mesuré l’impact de telles décisions sur le voyage, sur le tourisme, sur les tranches de population et sur les pays moins développés que les nôtres ?

Volvo vend énormément de véhicules aux Etats-Unis ; mais pourra-t-on traverser le désert de Mojave, par exemple, en voiture électrique ? Déjà, on ne peut pas traverser l’Europe sans grandes difficultés d’approvisionnement. Bien sûr, on nous promet des batteries plus performantes et des bornes d’approvisionnement en grand nombre, mais on demande à voir.

Le tourisme familial en voiture, en mobile-home, en caravane, semble d’ores et déjà voué à la disparition programmée. Or, c’est un tourisme avant tout social ! Y a-t-on pensé ? Et nous n’évoquons même pas le prix des nouveaux véhicules, qui augmente de 50 à 100% par rapport à la voiture classique.

Vieille américaine à Guardalavaca – Cuba ©Hervé Ducruet

Admettons que tous nos véhicules à carburant fossile soient interdits vers 2030 (soit dans huit ans !). Ils prendront forcément la route de l’Afrique et des pays de l’Est, où ils continueront leur vie. Une très longue vie, un peu comme à Cuba, puisque beaucoup de ces pays seront pendant longtemps encore incapables, eux, de passer à l’électrique, faute d’approvisionnement. Et donc nos premières voitures électriques d’occasion ne trouveront plus preneurs sur ces marchés «exotiques».

Si l’on peut comprendre les objectifs de certains groupes politiques, on comprend moins comment des constructeurs automobiles leur emboîtent le pas. À moins que… Mais c’est évident : à qui profite ce renouvellement total de la flotte automobile en dix ans ? Aux constructeurs, évidemment. Et quand on aura vendu une voiture électrique à tous les Occidentaux, on trouvera un autre moyen de propulsion, et tout recommencera.

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