Air France : Boost cloué au sol & le PNC attaque en justice

Les deux syndicats d’hôtesses et stewards d’Air France saisissent la justice pour la première fois pour motif de « déloyauté dans la négociation ».

Pas contents

Le SNPNC et l’UNSA expliquent vouloir « sanctionner le comportement de la direction », pour motif que celle-ci à chercher à imposer un « accord collectif dégradé » aux PNC mais aussi parce que la filiale low cost « Boost » embauchera des PNC dont les conditions de rémunération sont inférieures à celles d’Air France. Les hôtesses et stewards d’Air France craignent dès lors de voir ce personnel, low cost lui aussi, progressivement remplacer l’ensemble du PNC d’Air France sur tout le réseau.

Les deux syndicats auraient refusé de participer à l’élaboration du nouvel accord, signé par un seul syndicat représentant 30% des voix, l’UNAC. L’accord actuellement en vigueur ne pourra donc pas être appliqué. Le désaccord porte sur les efforts supplémentaires à fournir et la création même de la filiale low cost Boost.

Prospective flight attendants listen to their instructor during an etiquette training course at Indigo Airlines' Ifly training centre in GurgaonConcernés ou pas ?

On reproche aussi à la direction d’avoir mené les négociations exclusivement avec les syndicats de pilotes pour la création de Boost, sans avoir consulté les syndicats PNC.

Air France a rétorqué en se justifiant par le fait que les hôtesses et les stewards n’étaient pas concernés par cet accord, puisqu’il n’est pas question qu’ils volent sur Boost de toute manière. Or, c’est bien le coût des personnels navigants qui constituent le principal levier d’économies sur un grand nombre de lignes déficitaires.

L’Unac a nuancé en déclarant : « Nous allons vivre une période d’incertitude, cependant nous ne croyons pas que la direction va rentrer dans une phase d’agression vis-à-vis du PNC ».

Nouvel avion mais Boost ne décolle pas

Cet énième incident mis à part, Air France a pris possession mercredi de son deuxième Boeing 787-9 Dreamliner, qui sera déployé dès le 1er mai entre Paris (Roissy) et Montréal (Montréal-Pierre Elliott Trudeau), les lignes long courrier étant plus rentables pour la compagnie. Malgré tout, Air France restera en concurrence avec Air Canada sur cette ligne. A titre d’illustration, un vol A/R Paris-Montréal (7-15 juin) coûte 469 € avec Air Canada, et 559 € avec Air France … Saluons Brussels Airlines qui propose le vol pour 484 €.

jra1431-hbCe désaccord entre la direction et les syndicats PNC repousse encore le lancement de la filiale low cost Boost. Problème typiquement franco-français puisque le groupe IAG (British Airways, Vueling) avait réussi, lui, à lancer sa filiale low cost (Level) en six mois seulement.

Or, les syndicats PNC doivent comprendre que sans cet accord, c’est la faillite qui se rapproche. Air France est en effet obligée de réduire les coûts de personnel pour tenter de rééquilibrer ses pertes sur un grand nombre de lignes court et moyen courrier qui sont devenues non-rentables depuis des années.

Embaucher du personnel PNC low cost sur Boost permettra de maintenir un maximum d’emplois plus chers sur Air France. Sans cette mesure, les hôtesses et les stewards devront accepter davantage d’efforts sur toutes les lignes, ou finir par prendre la porte …

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