Air India, IndiGo, Goa : le bond en avant du transport aérien indien

Commandes géantes d’avions, fusions de grandes compagnies aériennes, extension et modernisation des aéroports et volonté de faire de Delhi un hub majeur : l’Inde manifeste des ambitions croissantes dans le secteur du transport aérien.

En passe de devenir le pays le plus peuplé au monde, fort d’une croissance du PIB de 7 % l’an dernier, l’Inde ne va pas tarder à devenir la troisième économie mondiale. Avec une classe moyenne toujours plus importante et aspirant à voyager, pas étonnant que le secteur du transport aérien indien soit en plein boom.

Air India a ainsi surpris son monde il y a quinze jours, en annonçant une commande géante, auprès d’Airbus (250 appareils dont de nombreux long-courrier A350) et Boeing (220 avions dont des 787 Dreamliner et surtout des monocouloirs 737MAX). Rebelote ce mercredi, avec l’annonce par Singapore Airlines (SIA) d’une prise de participation de 25,1% des parts et l’injection de 267 millions de dollars supplémentaires dans la compagnie indienne.

De l’argent frais et de nouvelles ambitions pour Air India redevenu privé depuis son rachat par le groupe industriel indien Tata il y a un peu plus d’un an maintenant. Des ambitions d’autant plus grandes que la compagnie Vistara Airlines, co-détenue par Tata et SIA, passe dans le giron d’Air India et verra son nom disparaitre au profit de cette dernière. A cela, ajoutons que Tata a pris ces dernière années le contrôle presque total d’AirAsia India et va l’intégrer d’ici la fin de l’année dans Air India Express.

Le nouveau groupe peut désormais voir loin. Sur un marché indien qui a connu ces dernières années les faillites d’acteurs ambitieux (Kingfisher, Jet Airways), la nouvelle Air India doit toutefois composer avec la concurrence des low-costs, Spicejet, GoFirst et bien sûr IndiGo.

Cette dernière, première compagnie du sous-continent avec 32% de parts de marché indien, détenait le record avant Air India : elle avait signé en 2019 la plus importante commande d’Airbus jamais réalisée par une compagnie aérienne, soit 300 avions. Avec ce contrat, le carnet de commande du transporteur indien s’élèvait alors à 730 appareils de la famille A320neo.

L’autre objectif d’Air India est de venir positionner Delhi comme un hub majeur à même de concurrencer ceux des companies du Golfe, par ailleurs très bien implantées sur le sous-continent. La situation géographique de l’Inde peut jouer en sa faveur, puisqu’elle lui permet de se positionner avantageusement sur d’importants axes, notamment entre l’Europe et l’Asie de l’Est. Avec notamment ses 70 avions long-courriers commandés à Airbus et Boeing, Air India a une belle carte à jouer.

Encore faut-il disposer d’aéroports adaptés et modernes. Or, celui de Delhi s’est plutôt fait remarquer ces derniers temps pour sa congestion massive du trafic. Indira Gandhi a pourtant fait déjà l’objet de vastes travaux de rénovation et d’extension ces dernières années. Le terminal 3, inauguré en 2010, est heureusement la première phase de l’expansion de l’aéroport qui comptera un terminal 4 (attendu pour 2025) puis 5.

Mopa International Airport, Goa

A Bombay, autre carrefour aérien, l’aéroport international de Navi Mumbai, amené à soulager Chhatrapati-Shivaji, a pris beaucoup de retards et doit maintenant être inauguré en 2025. Le terminal 2 de l’aéroport de Bangalore, lui, vient d’ouvrir.

Goa peut aussi vanter son tout nouvel aéroport, à même de soulager Dabolim Airport et de donner un coup d’accélérateur au tourisme dans la station balnéaire située au sud de Bombay. Mopa International Airport accueillera aussi bien des vols domestiques qu’internationaux. Ses promoteurs ADP et GMR tablent dès à présent sur 13,5 millions de passagers à l’horizon 2028. Il va falloir s’y habituer : l’Inde voit aujourd’hui très grand…

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