Almaty, une ville qui se veut moderne et bien agréable à vivre avec ses parcs et fontaines

Notre itinéraire nous a plongés dans un environnement débordant de mausolées, mosquées, madrasas, minarets, majoliques, céramiques, coupoles bleues à tel point qu’on s’y perd un peu quand on défile nos souvenirs au retour. Mais plusieurs coups de coeur émergent que je partage avec vous ici.

Notre itinéraire le long de la Route de la Soie a commencé à Almaty, capitale du Kazakhstan jusqu’à ce que Astana lui ravisse la place en 1998. Ce premier contact avec l’Asie Centrale nous enchantera car la ville étire ses larges boulevards cernés de bâtiments relativement modernes le long des contreforts des montagnes Alatau qui lui dessinent un arrière-plan majestueux chapeauté de neiges éternelles. La ville a été créée vers 1854 par les Russes sur une oasis existant le long de la Route de la Soie.

Le climat y était plus doux, la région était couverte de pommiers sauvages qui ont donné leur nom à la ville, Almaty signifiant « ville des pommes ». Détruite par deux fois par un séisme, la ville s’est reconstruite avec de larges avenues en damiers et elle se parsème de parcs et de jardins au point que la verdure semble avoir pris le dessus sur la grisaille de l’architecture soviétique.

La cathédrale orthodoxe Zenkov de style tsariste, à Almaty

Le parc Panfilov aménagé dès la fin du 19ème siècle sert d’écrin à la majestueuse cathédrale orthodoxe Zenkov, un des rares bâtiments tsaristes subsistant à Almaty. Construite en bois en 1904 et assemblée sans aucun clou, ce qui lui a valu sans doute de résister aux tremblements de terre, elle affiche de lumineuses couleurs jaunes et vertes qui accrochent le regard. Toujours dans le parc, il ne faut pas manquer la visite du musée des instruments de musique traditionnels de la steppe que l’on retrouvera en action au fil de notre voyage lors d’activités folkloriques.

La superbe place du Registan à Samarcande

Un des joyaux de Samarcande, qui en compte plusieurs, est sans aucun doute la place du Registan telle qu’elle se découvre depuis l’espace qui la domine. Symbole du pays, cette vaste place met face à face un trio de médersas, ces anciennes universités théologiques musulmanes recouvertes de mosaïques délicates et surmontées de dômes aux couleurs bleutées. A l’époque de Tamerlan, le Registan était le centre du commerce par où passaient toutes les marchandises de la Route de la Soie et les superbes bâtiments qui l’encadrent racontent la puissance du pouvoir des Timourides. On imagine le métissage des populations qui s’y rencontraient, rien n’a changé avec le flux de visiteurs qui s’y croisent d’une madrasa à l’autre autour de la place.

Les colonnes sculptées de la mosquée du Vendredi à Khiva

Khiva a tout d’un musée à ciel ouvert enserré derrière ses remparts qui emmène tous ceux qui franchissent ses portes dans un fabuleux voyage dans le passé même si la plupart des sites ont été restaurés ou reconstruits à l’identique en collaboration avec l’Unesco après la création des républiques socialistes soviétiques d’Asie Centrale. Sur un espace de 600m sur 400 à peine, on déambule entre palais du khan, harem, minarets, mosquées, mausolées et madrasas, autant de monuments splendides souvent ornés de majoliques bleu vert et de mosaïques.

Je retiendrai la mosquée Juma dite du Vendredi dont le caractère grandiose ne se distingue qu’à l’intérieur : une forêt de colonnes de bois ciselé qui soutient le plafond de la mosquée. Elles sont 218, les plus anciennes datent du 10ème siècle et toutes reposent sur une base de marbre sculpté pour les protéger de l’humidité et leur assurer une stabilité. On ne peut s’empêcher de penser alors à la Mezquita de Cordoue. Il ne faut pas manquer non plus la tour de guet construite contre les remparts à gauche de la porte Ouest. Quand on grimpe à son sommet, on découvre une vue panoramique spectaculaire qui permet d’embrasser toutes les silhouettes élancées ou rondes des bâtiments historiques de la ville.

A Boukhara, le bassin central du Liab-i-Haouz dans lequel se mirent les mûriers qui le bordent

Boukhara, notre dernière destination ouzbèque, séduit d’emblée avec son paysage urbain relativement bien préservé. Son architecture en briques brutes aux couleurs du désert, les majoliques et les mosaïques, les motifs bleus et verts des faïences émaillées jusque sur les coupoles, les madrasas, les mausolées et les mosquées (plus de 300), tout plonge le visiteur au cœur d’une ville médiévale d’Asie Centrale, incontournable étape sur la Route de la Soie, d’autant que trois coupoles marchandes aux allures de souks ont survécu au cœur de ce dédale d’arcades marchandes et de ruelles.

Il faut imaginer les chameaux chargés de marchandises qui circulaient ici en passant sous de hautes entrées ogivales. Ces galeries couvertes installées au croisement de rues offrent aussi une pénombre bien agréable dans cette ville inondée de soleil. La balade mène toujours vers le bassin central du Liab-i-Haouz, ombragé de mûriers centenaires et très prisé pour la fraîcheur qu’il distille, rappelant que Boukhara est d’abord une oasis au cœur du désert de sable du Kyzyl Kum, une étendue de dunes qui depuis Samarcande s’est livrée à nos regards depuis les fenêtres de notre train.

Le magnifique mausolée Ismail Samani dont les briques à l’agencement travaillé masquent des murs de près de 2 m d’épaisseur

C’est quelque peu à l’écart du centre historique de la vieille ville, au cœur du parc des Samanides, que se dresse un édifice étonnant qui nous a subjugués, le plus ancien monument musulman de Boukhara, le mausolée Ismail Samani surnommé à juste titre « la perle de l’Orient » mettant à l’honneur la virtuosité des maîtres-artisans qui l’ont construit. Achevée en 905, cette sépulture en briques de terre cuite est tombée dans l’oubli à la mort du dernier des Samanides en 999 et elle fut ensevelie au fil du temps sous une large couche de sable. Ce n’est qu’en 1930 qu’elle fut redécouverte à l’occasion de l’aménagement du parc. On ne peut qu’être époustouflé par l’architecture spectaculaire de ce mausolée en forme de cube parfait recouvert d’un dôme sphérique qui évoque le ciel. Selon l’ensoleillement, les jeux de lumière sur les briques qui forment une sorte de claie suggérant même un objet de vannerie confèrent au bâtiment un éclairage qui en évoluant au fil des heures, offre un nouveau dessin ornemental.

Le marché bigarré de Khodjent au Tadjikistan

Dernier coup de cœur et non des moindres, la rencontre avec une population accueillante et souriante quel que soit le pays visité. Errance dans des marchés abondants et colorés avec des montagnes de fruits de saison, des miels à tomber ou des étals de pains divers, de quoi saliver. Le mieux encore c’est d’être convié chez l’habitant qui reçoit souvent dans une cour-jardin, l’occasion d’observer l’organisation de la vie familiale en partageant un menu bien typique en toute convivialité.

Nous avons eu la chance de visiter deux villages, tous deux perdus au cœur du désert. L’un d’eux nous a conviés autour d’un goûter chaleureux avec en plus un spectacle de danses traditionnelles auxquelles il a fallu participer et la présentation du couffin du dernier bébé. La cuisine comme toujours rassemble plusieurs fours en terre cuite installés en dehors de l’habitat familial et on y cuit le pain en collant les boules de pâte aplaties sur les parois chaudes du four. Un délice !

Magie du regard confiant échangé entre une grand-mère ouzbek et son petit-fils installé dans son couffin

A Khodjent, notre escale au Tadjikistan, nous visiterons une maison plus bourgeoise mais tout aussi traditionnelle transformée en guest-house, tout un décor de tapis, de tables basses, d’amphores, d’objets en vannerie, de fours en terre cuite dans un jardin ombragé autour d’un puits. L’occasion aussi de découvrir l’art populaire de ces anciennes peuplades nomades. Les hommes portaient à la ceinture poignards ou sabres dans des fourreaux d’argent ou des bourses en cuir gaufré que l’on retrouve dans les bazars. Les femmes arboraient des bijoux souvent en argent avec des pierres semi-précieuses qui brillent sur les étals des madrasas.

Les doigts agiles des tisseuses de tapis dans une manufacture artisanale à Boukhara

Les tapis bien sûr rendaient les yourtes confortables et aujourd’hui les fameux tapis dits « Boukhara » en laine, noués et tissés par les doigts agiles des femmes sont incontournables. Enfin pour se souvenir que cet itinéraire épouse la célèbre Route de la Soie, il faut découvrir la fabrication artisanale du papier de soie de Samarcande créé à partir de l’écorce du mûrier en utilisant l’énergie d’un moulin à eau pour la trituration des fibres végétales. La visite de cet atelier qui a choisi de remettre à l’honneur cette technique ancestrale permet d’acheter de délicats souvenirs uniques sur le marché.

Pratique
Nous avons voyagé avec Voyages d’Exception, le spécialiste des voyages et croisières francophones, www.voyages-exception.fr qui propose cette croisière ferroviaire l’an prochain toujours avec Chantal Forest en conférencière. Vous pouvez également découvrir les informations sur tous les voyages en trains proposés par Lernidee www.lernidee.de.

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