Devant l’obligation des TO et agences de faire des économies, parmi les solutions possibles revient régulièrement la question de savoir s’il est encore bien nécessaire de publier des brochures de voyages.
Deux tendances s’affichent clairement : ceux qui pensent que l’information « papier » est obsolète parce qu’elle coûte cher et que les jeunes comme les moins jeunes ne regardent plus que leurs smartphones ou tablettes. Et ceux qui pensent au contraire que le papier garde toute son importance par rapport à une « toile » gigantesque et sans classement très adéquat. Deux avis que nous avons tenté d’analyser.
Premièrement, regardons le nombre de brochures, revues, journaux sur les présentoirs des libraires: jamais dans l’histoire on n’a autant imprimé. C’est donc que la demande reste soutenue.
Il est vrai que l’âge de ceux qui lisent des revues ou de ceux qui prennent des brochures en agences est assez élevé. Mais c’est normal : la jeune génération, outre le fait qu’elle est mal informée sur l’utilité des AGV, n’a souvent pas les moyens financiers qu’elle voudrait, et pense faire des économies en réalisant elle-même tous types de réservation.
Pourtant, les gestes de consulter une brochure ou ceux de surfer sur un écran sont physiquement et psychologiquement très différents. Une brochure se touche, on peut y aller plus avant ou revenir en arrière, marquer une page ou l’autre, entourer ce qu’on a pu lire d’important, etc.
Sur internet, la recherche est au départ déjà bien moins orientée : il faut chercher les bonnes pages. Et surtout il faut les retenir, pour pouvoir les retrouver quand on s’est un peu perdu dans l’immensité de la toile. Et ceci est certainement une question de génération, mais pas que.
Nous nous rappelons que TUI, malgré sa force de frappe en marketing et ses gros moyens, avait annoncé la suppression de la brochure (bien avant la pandémie), pour y revenir peu après devant la chute des ventes. Nous avons lu que les Voyages Léonard annonçaient fièrement la publication de leur nouvelle brochure.
Et nous avons demandé à Benoit Dieu, DG de BTtours ce qu’il en pensait. BTtours, nous dit-il, publie toujours une brochure en ligne d’abord, et ensuite une version papier. Et chose surprenante, les ventes sont nulles tant que la brochure papier n’est pas sortie ! Elle est demandée par les clients et par les agences. N’est-ce pas un argument massue ?
Et on peut le comprendre : quand, vendeur, vous avez un client devant vous qui hésite quant à l’hôtel A ou le B ou le C, il aura le plus souvent les 3 photos et descriptifs sur la même page, qu’il lira en même temps que vous. Tandis que si vous lui montrez un écran avec l’hôtel A, vous devrez ensuite changer d’écran pour le B ou le C : pas vraiment pratique.
En conclusion, il est incontestable que la brochure reste l’élément indispensable au marketing d’un produit ou d’une destination, et indispensable pour initier la vente. Ensuite, c’est évidemment l’ordinateur qui prend le relais pour la réservation. Les deux sont complémentaires et indispensables. Et donc, vive la brochure papier !