Compostelle à cheval, magnifique exemple de slow-tourism

Nous savons tous que l’on peut “faire” Compostelle à pied ou à vélo, mais rares sont ceux qui savent qu’il est également possible de faire cet itinéraire historique à cheval. Au départ de Belgique, on peut emprunter 9 voies différentes, qui sont les prolongements des voies venant des Pays-Bas et d’Allemagne et qui continuent vers la France.

Le succès du “Camino” est très récent et phénoménal. Si en 1987 il y avait 2905 pèlerins, on en comptait plus de 23000 en 1996, 154000 en 1999, 272000 en 2010 et 347000 en 2019. Sur ce chiffre énorme, seulement 0,2 à 0,5% y vont à cheval, soit pour l’année 2019 seulement 1215 équi-pèlerins.

L’itinéraire principal en Espagne, “el Camino Francès”, est très bien balisé, voire même parfois trop : les hébergements sont très nombreux avec une auberge tous les 4,4 km en moyenne. L’itinéraire est bien entretenu par les pouvoirs publics et par les associations “jacquaires” qui mobilisent leurs membres à cet effet. La fréquentation est telle que le pèlerin n’est jamais seul sur la route.

Jusqu’à présent, la majorité des équi-pèlerins réalisait la partie du Camino Francès allant d’O Cebreiro à Saint-Jacques de Compostelle, en 6 étapes fortement appréciées par les cavaliers, parce qu’il est possible de louer un cheval sur place avec les sacs, et que c’est une étape difficile qu’il est moins fatigant de faire à cheval, pour autant que l’on supporte 6 à 7 heures de selle quotidiennes, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

Le principal souci, on s’en doute, est le logement des équidés. Avec les années, il y a de plus en plus de constructions le long du chemin, laissant moins de place pour les écuries et les prairies. De plus, de nos jours, les habitants n’acceptent plus des chevaux aussi facilement qu’avant de peur d’un incident quelconque : ils fonctionnent avec des contrats et des assurances, on ne peut le leur reprocher.

En conséquence, l’itinéraire demande une préparation minutieuse, il faudra dénicher des endroits agréables pour faire des pauses, les écuries et prairies, et préférer les chemins de campagne qui longent le Camino pour préserver les pieds de la monture. Il faut aussi opter pour le bon cheval, qui a l’habitude de l’extérieur, des bruits de la circulation, des cris d’enfants, et d’une longue marche montée. Ceci dit, il semble que même les cavaliers qui n’ont pas du tout pensé à organiser les logements au préalable ont toujours trouvé un toit pour la nuit.

Mais si tout le monde connaît le Camino Francès, il faut savoir qu’il a été précédé depuis très longtemps par un autre itinéraire qui est remis depuis peu en état. Ce chemin va de Pamplona vers Estella, Logroño et emprunte l’antique chaussée romaine, nommée Iter XXXIV, construite au 1er siècle. Il y a quelques années, l’agence de développement de la Sakana (division territoriale qui englobe 3 vallées : Arakil, Aranatz et Burunda) a décidé de promouvoir le tourisme dans la région et demandé la reconnaissance officielle de la route historique, la chaussée romaine. C’est à présent chose faite et la signalisation vient d’être terminée, sous le nom de Via Aquitana. Elle ne peut faire concurrence au Camino Francès mais veut offrir une alternative à ceux qui ont déjà fait le chemin classique plusieurs fois, comme à ceux qui fuient les foules ou qui aiment plus de contact avec la nature. Et cette voie est vraiment idéale pour faire le chemin à cheval.

Voilà donc de quoi nourrir quelques rêves, encore une fois dans le domaine du voyage à thème.

Marc Dans avec Eline Van Rompaey, étudiante.

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