Deux mots pour le dire

L’intérêt d’avoir un « millénial » à la maison est qu’il permet (parfois) un retour d’informations sur une génération dont nous ne maîtrisons absolument pas les codes. Et c’est là qu’on s’aperçoit à quelle vitesse s’opèrent les changements dans les têtes.

Au début de la crise, l’impression (pas fausse, évidemment) de vivre quelque chose d’historique, un événement planétaire que les livres d’histoire mentionneront encore dans 700 ans puisqu’ils continuent à nous bassiner avec la grande Peste du Moyen Age.

Sautant de LN24 à LCI, d’Euronews à CNN, le millénial confiné n’ignore plus rien de la progression vers l’ouest de la pandémie, ni de la biographie du professeur Raoult et de son hydrochloroquine miraculeuse. Très « responsable », ne sort jamais sans son masque, se lave les mains toutes les cinq minutes et se tient à distance respectueuse même de ses propres parents.

Et puis un jour, patatras !

Bon, le masque, il est obligatoire, mais seulement dans les magasins. Et les copines qui le poursuivent au téléphone ne le gardent pas non plus pour lui rouler des pelles. Alors la distanciation sociale, hein ! Tiens, fume ! comme disait mon cher San Antonio. Les parties de jambes en l’air ont assez attendu. Virage à 180° : Il en veut aux experts, aux ministres :

« Les mesures qu’on nous oblige à respecter sont une atteinte à la liberté. Et dans quel monde allons-nous vivre, demain ? Tout le monde en chômage technique et pas un sur cinq qui retrouvera du travail… On a d’abord voulu protéger l’Homme, qu’ils ont dit. Mais la plupart des victimes du Covid-19 seraient mortes de toutes façons. Et c’est protéger l’Homme que de flanquer toute l’industrie par terre ? Sans compter les suicides : il va y avoir plus de morts qu’à cause du Covid…»

De fait, les jeunes sont les premiers impactés par le ralentissement de l’économie

Alors que tout semblait devoir sourire à la « génération Y », hyperconnectée, créative et dégagée de toute contrainte, voilà que s’annonce un avenir plus sombre qu’il n’a jamais été. Enfin, dans la vieille Europe…

Vous allez voir que l’Histoire, à propos, nous jugera. Et sévèrement… Pour donner raison au général Mac Arthur, pour qui « les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard ».

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