Accueil LES CHRONIQUEURS La chronique d'Amid Faljaoui Et si demain la voiture ressemblait à un téléphone?

Et si demain la voiture ressemblait à un téléphone?

© belga

L’industrie automobile est à un tournant. Greenpeace vient de lui rappeler qu’elle doit abandonner le pétrole… et que demain elle va ressembler à un téléphone c’est-à-dire à une batterie avec de l’électronique autour.

L’industrie automobile est aujourd’hui face à un mur, et c’est le mur du CO2. Et même si ces constructeurs automobiles avaient voulu oublier, ne serait-ce qu’un instant, ce mur qui leur cause tant de problèmes, ils n’auraient pas pu le faire… En effet, lors du dernier salon de l’automobile de Francfort, l’ONG Greenpeace a fait fort, très fort. L’ONG a mis en place, à l’entrée du hall d’exposition, un immense ballon noir avec le sigle CO2 dessus. Difficile de ne pas le voir ! Chapeau donc pour la maestria de la communication de Greenpeace mais ce chapeau, c’est aussi le défi principal des constructeurs automobiles pour les années à venir.

L’année 2020 est une année charnière pour l’industrie automobile. L’année prochaine, les voitures qui sortiront des chaines de montage ne devraient pas polluer au-delà des 95 grammes de CO2 en moyenne au kilomètre. Il y a quelques années encore, l’industrie aurait fait du lobby pour éviter ou reporter ce genre de mur réglementaire, mais aujourd’hui, je ne dis pas qu’elle ne le fait pas ou plus, mais c’est infiniment plus compliqué d’y arriver.

D’abord, parce qu’il y a eu le fameux scandale du « diesel gate » en 2015. Puis, surtout, il n’y a qu’à regarder les votes politiques de nos concitoyens, la prise de conscience du réchauffement climatique est très présente aujourd’hui. Les journalistes, qui se sont rendu à Francfort, ont constaté que les patrons des grandes marques automobiles affichent une forme de confiance : tous disent, la bouche en coeur, qu’ils arriveront à remplir les objectifs de pollution fixés par l’Union européenne pour 2020-2021.

Mais en réalité, ils ont tous peur car ils savent que l’avenir est plus que jamais incertain. Prenons l’électrique, au-delà d’une population qui a les moyens de rouler en électrique et qui veut faire étalage de son choix de société, la question est qu’une fois qu’on aura « épuisé » cette catégorie de la population, quelle est l’autre catégorie capable de lui succéder ?

La question n’est pas de moi mais de Carlos Taveres, le patron de Peugeot Citroën (PSA). Avec l’électrique, l’équation est toujours la même : le problème, ce n’est pas le produit, c’est le prix ! Aujourd’hui, le surcoût d’une voiture électrique est d’environ 10.000 euros par rapport à son équivalent diesel ou essence. C’est la raison pour laquelle, tous les constructeurs automobiles demandent l’aide des pouvoirs publics.

Comme le faisait remarquer mes confrères du quotidien français Les Echos, l’industrie automobile est à un tournant, elle va devoir abandonner le pétrole. Et l’automobile de demain va ressembler de plus en plus à un téléphone c’est-à-dire à une batterie avec de l’électronique autour… Aujourd’hui, la seule certitude, c’est qu’à l’avenir, la voiture ne sera plus au centre de nos économies, et les constructeurs et les concessionnaires se préparent à ce nouvel avenir. Enfin, les meilleurs d’entre eux, car comme toujours, face à un changement, il y a ceux qui s’adaptent et puis il y a les autres !

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