Même si sa cloche indique son âge, le bateau a été entièrement rénové en 2018

Le 5 juillet nous avons embarqué à bord du MS Van Gogh sous la conduite experte de l’équipage de CroisiEurope pour partir à la découverte du cours fluvial du Rhône, autant dire une belle pause de quelques jours en ralentissant le cours du temps et en inversant les points de vue. Embarcation immédiate.

C’est à Lyon que commence la croisière, une destination accessible pour les Belges en 3h30 si on choisit la ligne de train directe Bruxelles-Lyon. Le quai d’embarquement sur le Rhône, au pied des bâtiments de l’Université aux allures de palais, est proche de la gare de Lyon-Perrache, à peine 10 minutes de marche. Une courte promenade qui permet déjà de réaliser que le quartier de la Presqu’île embrassée par la Saône et le Rhône affiche un imposant patrimoine architectural historique.

Le Van Gogh II, notre nouveau home
La silhouette élancée de notre bateau joliment nommé Van Gogh, le chantre de la lumière du Midi, invite déjà à l’évasion. Il se décline tout en longueur, 110m et 3 ponts, le principal qui compte la majorité des cabines, le supérieur qui rassemble la réception, le salon-bar et le restaurant avec une vingtaine de cabines aux fenêtres panoramiques et enfin le pont-soleil avec la timonerie entièrement vitrée pour permettre au commandant de diriger le navire avec une vision à 360°. Avec ses 54 cabines toutes occupées nous serons une petite centaine de passagers enthousiastes à l’idée de partir à la découverte des paysages qui subliment le Rhône.

L’élégante silhouette du Van Gogh amarré sur la rive droite du fleuve en face de péniches transformées en habitat permanent.

Comme le soleil est au rendez-vous cet été, nous n’hésitons pas à nous offrir une dernière balade pédestre le long du fleuve pour le plaisir d’admirer notre bateau depuis la rive droite. La plupart des passagers sitôt embarqués s’égayent, certains à la découverte des ponts ou pour la plupart de leur cabine bien aménagée pour distribuer le contenu des valises qui trouvent à se glisser sous les lits. Premier contact ensuite avec la salle du restaurant qui permet de découvrir de part et d’autre les quais de la ville qui défilent lentement sous nos yeux rapidement distraits toutefois par la qualité du dîner servi à l’assiette. Nous ne sommes pas pour rien en France, la finesse gastronomique du menu proposé séduit tout un chacun tout comme la saveur des vins offerts. Les convives découvrent leurs partenaires de voyage, les tables deviennent bavardes, c’est que l’ensemble des passagers qui ont choisi CroisiEurope pour l’organisation de cette escapade partagent visiblement la même curiosité intellectuelle.

Depuis le salon-bar, le regard porte sur les deux rives du fleuve.

Evidemment quand on choisit de s’embarquer pour le Midi, on ne peut pas échapper au vent, d’autant plus vif quand on sort sur le pont pour fixer le paysage dans une photo. De plus, comme le niveau du fleuve est particulièrement haut, alimenté par des rivières comme l’Isère, la Saône, la Drôme ou l’Ardèche, il est souvent difficile de se promener sur le pont Soleil quand le bateau est en mouvement car il n’y a pas suffisamment d’espace pour franchir certains ponts particulièrement bas. Des membres de l’équipage veillent à ce que les passagers restent couchés sur les transats. Rien de tel alors que le salon du bar dont les fenêtres panoramiques permettent d’observer le cours du fleuve sur ses deux rives. D’autant que CroisiEurope propose un voyage vraiment all inclusive, de quoi s’offrir n’importe quelle boisson à toute heure de la journée et de la soirée. De quoi se sentir dans ce bateau comme à la maison.

Au fil de l’eau
Le Rhône prend sa source dans les Alpes en Suisse où il parcourt 290 km avant de se jeter dans le lac Léman pour en sortir à Genève. Il poursuit sa route en France, en suivant d’abord un cours très encaissé et son canyon disparaît même, noyé dans le lac de retenue du barrage de Génissiat. Quand il quitte le Jura, il oblique vers le sud et atteint Lyon où il reçoit la Saône, son plus long affluent. La vallée du Rhône telle que nous la connaissons représente un territoire qui va de la confluence des fleuves à Lyon jusqu’au delta de Camargue en Méditerranée.

La jolie fresque peinte sur une des tours de la centrale nucléaire de Cruas Meysse en Ardèche date de 1991 et est l’identité visuelle du site d’EDF

Cet axe de communication ancestral d’échange européen s’est développé à la faveur du relief que le Rhône a creusé au fil des millénaires. En 5 jours de croisière, nous n’irons pas plus loin que Arles avant de remonter le cours du Rhône jusqu’à Lyon, notre point de départ. Au fil de notre parcours, nous ne dirons pas que la vallée nous a enchantés, sans doute parce que les rives sont régulièrement jalonnées de sites industriels qui n’alimentent guère la rêverie. La production d’énergie y est importante avec entre autres des sites nucléaires comme celui de Tricastin avec ses 4 réacteurs ou celui de Cruas-Meysse dont une des tours affiche une fresque monumentale d’une petite fille qui tient dans sa main une conque et verse de l’eau.

En Ardèche et en Drôme le fleuve glisse dans un paysage quadrillé par des coteaux de vigne qui descendent jusqu’aux abords de petites villes. Par contre entre Avignon et Arles, le sillon rhodanien est envahi de verdure et la silhouette du château médiéval de Tarascon dressé sur la rive du fleuve comme s’il montait la garde nous plonge dans nos souvenirs littéraires d’Alphonse Daudet.

Le sillon rhodanien est bien entendu longé de berges tapissées de vignes qui donnent ce célèbre Côtes du Rhône de l’Hermitage

Le programme des excursions programmées par CroisiEurope est dense et finalement nous ne connaîtrons que deux demi-journées de navigation qui seront comme autant de pauses récréatives, entre autres pour une activité de remise en forme sur le pont dès le matin !

Première escale, Arles capitale de la Camargue
Aux portes d’Arles commence la Camargue où la nature a composé un patchwork d’étangs et de terre gorgée de sel où les taureaux à la robe noire luisante sous le soleil et les chevaux blancs règnent en maîtres entre les flamants roses et autres oiseaux comme des ibis, des aigrettes, des avocettes, des sternes, etc. Un espace de 150000 ha entre ciel, terre et mer que l’on découvrira de près en visitant la manade de Gilbert Arnaud.

Gardians sur des chevaux blancs et bétail en mouvement vers une prairie creusée par une rivière, la carte postale de la Camargue

Tous les passagers s’égayent entre 3 carrioles, assis sur des bancs ou sur de gros ballots de paille. Un tracteur nous entraîne alors sur les chemins de la vaste propriété à la rencontre d’un troupeau de jeunes taureaux déjà surmontés de belles paires de cornes. Quand le tracteur s’arrête pour que nous puissions profiter de ce paysage d’étangs et de cordons de terres recouverts de broussailles et d’herbes sèches, certaines bêtes plus gourmandes s’enhardissent pour arracher de la paille de nos sièges. Leur approche donne le coup d’envoi à une nuée de moustiques qui a tôt fait de détourner l’attention des touristes qui multiplient les claques pour tuer ces bestioles.

Quand le propriétaire de la manade nous expliquera plus tard que c’est le mistral et les moustiques qui ont sauvé la Camargue du tourisme de masse, on comprendra mieux pourquoi cette région semble encore paisible tout comme Les-Saintes-Maries de la Mer, la capitale de cœur des Camarguais. L’église de Notre-Dame-de-la-Mer construite dès le 9ème siècle et incorporée aux fortifications de la ville se visite entre autres pour son donjon du haut duquel on peut faire le tour de la toiture et découvrir des vues panoramiques sur la ville en bord de mer mais aussi sur la Camargue environnante.

Immense panorama sur les toits de Saintes-Maries de la Mer et au-delà sur le bleu de la Méditerranée

On a même le temps de découvrir le front de mer, le petit port mais aussi sa plage de sable et bien entendu les vedettes de la ville à savoir les statues des quelques taureaux devenus fameux pour avoir résisté aux raseteurs, ces passionnés passés maîtres dans l’art du raset, à savoir décrocher les cocardes fixées entre les cornes du taureau lors des fameuses courses camarguaises qui se multiplient durant l’été.

Christiane Goor (texte) et Charles Mahaux (photos)

La suite demain…

Pratique
– 584 km parcourus et 24 écluses, une manière de résumer notre croisière. Tant de paysages fixés dans la mémoire photographique d’un gsm et plus encore dans le regard, d’autant que chaque excursion offre une nouvelle escapade qui enrichit la croisière. Quel plaisir aussi de déposer sa valise le premier jour et de l’oublier durant tout le séjour malgré les kilomètres parcourus.
Pensez à vou- s couvrir contre les moustiques quand vous serez en Camargue !

– CroisiEurope propose la même croisière de 5 jours jusqu’au 28 octobre (www.croisieurope.be/fr/croisiere/rhone-provencal-camargue-classique) et en version plus longue de 7 jours jusque Martigues jusqu’au 23 octobre (www.croisieurope.be/fr/croisiere/rhone-saone-lyon-portes-provence-classique).

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