La mobilité douce… mais pour qui ?

Encarté dans les journaux du groupe Sud-Presse, le magazine «Références Régions» était consacré, la semaine dernière, à la mobilité douce. On n’y lit et n’y voit que des réflexions très écologiques faites toutes, sans exception, par des gens qui selon toute apparence ont moins de 40 ans. Des «jeunes», donc.

Alors, de deux choses l’une : soit on programme la retraite pour tous à 40 ans, et les jeunes n’ont qu’à prendre les commandes de la société en se passant de l’expérience des plus âgés, soit on ne met plus des bâtons dans les roues de ces plus âgés qui se rendent au travail en voiture.

Il y a 30 ans de cela, j’avais un employé qui venait de Woluwé-St-Pierre jusqu’à Saint-Gilles en vélo ou même en faisant son jogging. Il était pour la mobilité douce, et j’étais assez admiratif, en tout cas pour son parcours à pied. L’inconvénient, c’est qu’une fois arrivé au bureau, en sueur, ou rincé par la pluie, et crotté parfois de la tête au pied, il prenait d’abord une douche (heureusement, il y en avait une au bureau) comptant dans ses heures de travail ; ensuite il mettait ses sous-vêtements à sécher sur le balcon en été, et sur le radiateur en hiver. Cela faisait impression sur les visiteurs professionnels…

J’aurais aimé faire comme lui, en prenant mon vélo tous les matins, mais en costume-cravate, ce n’était pas évident. Bien sûr, j’aurais pu me doter d’une garde-robe au bureau pour m’y changer. Mais finalement, l’abri de la voiture, son confort par temps de neige, était quand même plus appréciable.

Tout ceci pour vous dire que la mobilité douce, on est pour ! Tout le monde est pour ! Mais elle est faite pour les jeunes, sains de corps et d’esprit, qui ne doivent pas déposer et reprendre deux ou trois enfants sur le chemin de l’école ; qui ne doivent pas passer au retour par le magasin pour acheter un sac de patates ; qui ne doivent pas… Zut, après tout, vous avez compris. Les vieux, les handicapés, les malades, les parents de famille nombreuse n’ont qu’à disparaître sous les dictats anti-bagnole.

Il y a aussi les transports en commun, direz-vous. Oui, mais à condition de ne pas habiter la banlieue, et surtout la banlieue sud de Bruxelles. Vous savez, celle qui attend le RER depuis 30 ans…

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