La promo «royale» du tourisme belge au Japon

Le couple royal belge est en visite officielle au Japon depuis hier. Au menu : la célébration de 150 ans des relations entre la Belgique et le pays du Soleil Levant et, accessoirement, la promotion des entreprises belges… et du tourisme, flamand, wallon et bruxellois. Mais tout a bien failli ne pas se passer comme prévu… Explications.

On a eu beau réformer la Constitution des dizaines de fois, il est un principe demeuré intangible, découlant du fait que « le Roi règne mais ne gouverne pas » : il ne peut s’exprimer que « couvert » par un membre du gouvernement, qui doit l’accompagner dans tous ses déplacements et se porter garant, en quelque sorte, de la parole royale.

Or, le plus concerné par ce voyage, le Secrétaire d’État au Commerce Extérieur, est indisponible… pour cause de formation de six semaines à la Harvard Business School, qui ne se termine que le 26 octobre. Le ministre des Affaires étrangères, alors ? Retenu par la situation politique qui, au moment où nous écrivions ces lignes, risquait fort de déboucher sur une nouvelle crise…

de-cremLa vengeance d’un sous-ministre ?

Le Premier ministre, Charles Michel, a donc dû taper du poing sur la table et exigé de son secrétaire d’Etat qu’il prenne le premier avion pour Tokyo, dût-il rater ses examens… Un bon supplément de formation économique ne lui aurait pourtant pas fait de tort.

Pieter De Crem (photo ci-contre), c’est son nom, passé de vice-premier ministre et ministre de la Défense dans le gouvernement précédent à secrétaire d’État au Commerce extérieur, a peut-être voulu se venger de sa disgrâce en affichant ostensiblement son désintérêt pour le gouvernement auquel il appartient, et donc en torpillant la visite royale. Avant de rentrer dans le rang.

Des avis divergents

En attendant, tout ce que le pays compte de spécialistes en droit constitutionnel a été appelé à la rescousse. La « couverture » ministérielle de Philippe est bel et bien assurée, car les discours qu’il doit prononcer ont été approuvés avant son départ par le ministre des Affaires étrangères, jure son service juridique. Mais tous les spécialistes ne partagent pas cet avis.

Tant que la mission royale se déroulera sans problème, tout ira bien. Et elle est importante : une centaine d’hommes d’affaires accompagnent le roi (des Belges) et la reine (Mathilde).

portrait_a_la_memoire_dhiroshige_par_kunisadaLa seule présence de ceux-ci « contribue à redresser la barre de la confiance économique et touristique en notre pays au Japon, et l’industrie du tourisme doit s’en réjouir », souligne fort justement Pierre Coenegrachts, directeur général adjoint de Wallonie Bruxelles Tourisme, qui est du voyage.

La Reine devait d’ailleurs prendre la parole aujourd’hui en ouverture du workshop tourisme devant plus de 80 décideurs et managers d’entreprises japonaises du voyage.

Il y avait longtemps !

Pourvu donc que, dans l’attente de « son » mentor, et pour peu que les sushis ne soient pas à son goût, Philippe réussisse à ne pas émettre le moindre avis personnel. D’autant qu’il n’était pas certain, hier, qu’il ne doive lui aussi écourter son voyage : à qui, sinon, Charles Michel remettrait-il la démission de son gouvernement ?

Il y avait longtemps que la Belgique n’avait plus été la risée du monde. Retour à la normale : on respire. Tout de même, l’image du tourisme belge à l’étranger n’avait pas vraiment besoin de cette dernière histoire belge…

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