La vérité sur Bruxelles, mais pas toute la vérité

Bruxelles © Pixabay

La presse nationale se penche aujourd’hui sur les raisons supputées du suicide de Rudy Vanlancker, emblématique patron des restaurants Chez Léon et Aux Armes de Bruxelles. Ses raisons étaient les siennes et finalement ne nous regardent pas. N’empêche, l’ancien président de la fédération Horeca Bruxelles, Fabian Hermans, tente de trouver de possibles raisons dans la situation actuelle de la ville.

Voici ce qu’il déclare dans Sud-Presse: «Il n’y a plus de touristes, de salons, le personnel des institutions et des entreprises est en télétravail… Le centre-ville a été vidé. Bruxelles n’a pas bénéficié du déploiement du tourisme de proximité car les Belges ont plutôt choisi de passer leurs week-ends à la Côte ou en Ardenne».

Tout cela est vrai, mais tout n’est pas dit pour autant. Pour ce qui est des touristes étrangers, des salons et du MICE en général, sans oublier la culture, le Covid a fait des dégâts considérables. Là où il y a dans ces propos un sous-entendu évident, c’est dans la dernière phrase. Si le tourisme de proximité a banni Bruxelles, cela n’a rien à voir avec la pandémie qui existe aussi à la Côte ou dans les Ardennes.

Cela a à voir avec la région bruxelloise elle-même : une lutte acharnée contre l’automobiliste, qui se traduit par une diminution drastique des voies d’accès, une autre des places de parking, une autre encore de la vitesse tolérée, et une répression furieuse qui s’apparente plus à une chasse aux sorcières qu’à une recherche d’apaisement, comme aiment à le dire les responsables de cette immobilité.

Nous l’avons dit il y a 15 mois maintenant: la ville est en train de crever, parce qu’une ville, qui plus est une capitale, ce ne sont pas que des habitants-électeurs, c’est aussi un pôle d’attraction culturel, sportif, commerçant et gastronomique pour tous les citoyens du pays. Tout cela a été ou est en passe d’être détruit. Nous sommes quelques-uns à avoir positionné cette ville sur la carte du tourisme et du MICE durant plus de 40 ans, avec le soutien des édiles de l’époque traversée, et nous avons l’impression que tout cela est jeté aux oubliettes.

Que viendrait encore faire à Bruxelles une famille avec trois enfants, ou avec une personne âgée ou à mobilité réduite, sinon venir y chercher des PV de stationnement ? Comment une famille d’Eeklo ou de Bertogne qui de toute manière a besoin d’une voiture tous les jours, pourrait se permettre un ensemble de billets de train, métro, tram, bus pour une excursion d’un jour à Bruxelles ? À moins qu’à vélo, peut-être ?

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