L’aviation au bord du gouffre

Alors que l’IATA évalue le coût de cette crise à quelques 200 milliards de dollars (!), penchons-nous plus modestement sur notre pays et ses liaisons avec le reste du monde.

Brussels Airlines aurait demandé à l’État belge une aide urgente de 200 millions d’euros pour éviter la faillite : c’est ce que rapportent De Tijd et L’Echo. On sait que tous les vols sont suspendus pour 4 semaines. C’est-à-dire plus de rentrées, mais des salaires et des charges à payer, comme tout le monde. Et comme la société-mère Lufthansa a fait une demande semblable au gouvernement allemand, ce n’est pas de là qu’une aide proviendra.

Il semble bien que toutes les règles édictées naguère par l’Europe tombent à l’eau : quasi toutes les compagnies se tournent vers les Etats nationaux, comme du temps où ces mêmes Etats entretenaient ce « service public ».

Ainsi, Alitalia va probablement être renationalisée ! Le gouvernement italien a communiqué comme suit : « Nous avons pour plan la création d’une nouvelle compagnie entièrement contrôlée par le Ministère de l’Economie et des Finances, ou contrôlée par une société à participation publique majoritaire ».

Par ailleurs, les Directeurs de deux grandes associations de compagnies aériennes, Airlines for Europe et European Regions Airline Association, ont adressé une lettre ouverte aux ministres des Transports de l’Union Européenne, exprimant leur immense inquiétude. Cela servira-t-il à quelque chose ? On comprend ce qu’ils souhaitent, mais comment faire ?

« L’Europe doit préserver une connectivité essentielle minimale, dans laquelle les compagnies aériennes ont une part. Toute restriction, en particulier dans l’espace Schengen, doit en conséquence être basée sur un état des lieux des risques calculés, et être proportionnée au risque de santé publique. »

Comme on le comprend, tout le monde tente de tirer la couverture à soi. La question que nous posons est la suivante : est-ce que cette crise ne fera pas beaucoup plus de victimes économiques que médicales ? Et pour notre secteur en particulier, si les compagnies aériennes tombent en faillite, qu’est-ce que les agences auront encore à vendre ?

Finalement, le vieux système des compagnies nationales avait du bon, et jusqu’à présent, le néo-libéralisme de l’Europe, prôné surtout par l’ancien membre britannique, n’a apporté aucune solution solide, aucune décision n’est en vue de ce côté. Le chacun pour soi fait un retour en force…

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