Il n’y aura pas de second Salon virtuel du tourisme et des loisirs, qui aurait dû ouvrir ses portes ce jeudi. Devant le peu d’intérêt des exposants potentiels, les organisateurs ont finalement pris la sage décision de jeter l’éponge. Analyse.

« Second » salon, car on sentait confusément, depuis quelques mois, qu’il n’y en aurait sans doute pas de troisième. Dès après l’édition 2016, les organisateurs avaient imaginé de commercialiser deux salons annuels pour le prix d’un seul. Las ! La réponse du marché s’est fait attendre et le rendez-vous prévu au printemps dernier avait dû être annulé.

Les exposants se sont-ils alors mis à douter de la formule ? C’est une des explications, mais il y en a d’autres. Nous avons récemment mis en avant la frilosité, c’est le moins qu’on puisse dire, du marché belge à l’égard des nouvelles technologies (lire ici). Il faut y ajouter le mensonge.

Qui faut-il croire ?

Car les exposants comme les visiteurs du salon VTLF en 2016 avaient été invités à donner leur avis. Le taux de satisfaction globale avait été respectivement de 3,89 et 3,93 sur 5, soit près de 80 % ! Comment se fier à ces appréciations ? Si tel avait vraiment été le cas, ils auraient dû revenir… Mais non.

Mensonge, aussi, de la part des dénigreurs du salon : même si quelques exposants, venus en pionniers lors de la première édition, ont pu ressentir l’impression d’« essuyer les plâtres », tout le monde savait qu’il s’agissait d’une « première fois ». De là à colporter l’image, évidemment fausse, d’un salon vide de visiteurs et totalement inutile, c’est tout simplement indigne de la part d’un professionnel, et pour tout dire, d’une grande lâcheté.

Mon œil !

Mensonge, encore, chez les prospects qui prétextent n’avoir « pas le temps » ou, pire, « pas de budget » : à moins de 1.000 € le stand de base, et sans AUCUN autre frais de déplacement, de mobilier, de montage, de séjour pour ceux qui venaient de loin, de brochures, etc. : quand on voit les sommes que dépensent certains en colifichets de toute sorte, c’est se moquer du monde.

Erreur d’appréciation

La plus grave erreur des promoteurs du VTLF a sans doute été d’avoir si mal apprécié la nature humaine… Mais il y en eut d’autres. La première fut la part trop grande de frais fixes dans leur compte d’exploitation.

Une autre fut de croire aux promesses d’une régie médias qui n’a manifesté aucun intérêt pour le « produit ». D’avoir, aussi, complètement négligé la communication « off line ». Une autre encore, ce téléphone qui sonnait dans le vide…

Un secteur encore plus conservateur

Et cependant, la formule ne manquait pas d’atouts. A preuve : elle séduit, et avec succès, d’autres secteurs que le tourisme qui, sans doute parce qu’il est principalement composé d’individualités trop… individualistes, est bien plus conservateur encore qu’on ne l’imagine.

Des leçons à tirer

Etienne De Nil, Ivan Hiel, Yannick Kalantarian et Denis Pappi — devenu entre-temps Business Development Manager Belux chez MisterFly — vont devoir tirer les leçons de cette expérience.

Qui peut pourtant réussir, car la technologie est au point et son prix compatible avec « la crise » si souvent invoquée, et dont on nous promet d’ailleurs la sortie incessamment sous peu.

Elle est, par exemple, mieux adaptée aux workshops, qui coûtent une fortune aux Offices de Tourisme en chambres d’hôtel et en buffets qui n’attirent que les pique-assiettes.

Cent fois sur le métier il faudra donc remettre l’ouvrage. Sans prêter l’oreille au chœur des pleureuses ou, pire, aux ricanements des je-sais-tout et leur pitoyable rengaine : « on vous l’avait bien dit ! ».

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