Iran, la jeunesse vaincra !

Rose d’Ispahan, elle a vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin, avait écrit Malherbe à son vieil ami François du Périer, tentant de le consoler de la mort de sa fille Il avait écrit ce poème à la fin du 15 ème siècle. En France.

En 2022, Ispahan en Iran, ne cultive plus depuis longtemps, les roses que nous connaissions. L’Iran, vit comme au 15 ème, et encore, détruisant systématiquement ses roses, sa jeunesse qui n’aspire qu’à vivre beaucoup plus longtemps que l’espace d’un matin.

Je m’étais rendu en Iran en 2016, curieux et avide de découvrir la Perse, berceau d’une pensée, d’une culture que nous autres, occidentaux, ne connaissions pas. A cette époque, le pays s’ouvrait, timidement au tourisme international… Nous avions découvert Téhéran, ses rues grouillantes d’une population affairée. Téhéran, où il était possible de parcourir ses artères à pied, croisant des visages souriants… et curieux envers ces étrangers qu’ils avaient perdu l’habitude de côtoyer.

Et Ispahan, bien sûr, étrange et mystérieuse, où nous n’avons pas trouvé de roses mais des merveilles architecturales. Il semblait y faire bon vivre, dans ce pays où les curés locaux, malgré une barbe pas très ragoutante ; paraissaient disposés à accepter la venue de « chiens infidèles « que nous étions. Mécréants, certes, mais bon, le pays paraissait disposé à s’ouvrir au monde.

Hélas, les dictateurs ; religieux ou autres, n’aiment pas la liberté. D’autant que cette liberté d’un peuple jeune (la majorité de la population est âgée de moins de 30 ans, menace non seulement son autorité issue d’on ne sait trop quoi, mais également ses privilèges… Et surtout son appétit farouche de richesse, sonnante et trébuchante !

Cette jeunesse, je l’avais rencontrée. C’était joyeux, convivial, parce que, garçons et filles, ils aspiraient, non seulement à découvrir d’autres cultures, mais aussi à apprendre les nôtres. Beaucoup d’entre eux parlaient un français remarquable. Ils croyaient que leur pays pourrait, un jour, faire partie de la communauté internationale.

D’ailleurs, les jeunes filles, malgré le voile obligatoire, laissaient dépasser une timide mèche de cheveux. Peut-être avais-je rencontré Mahsa Amani… le 16 septembre exactement, jour du « massacre » ; Mahsa Amani est morte dans les cellules des Gardiens de la Révolution, parce qu’elle avait ôté son voile. Elle a été assassinée parce qu’elle ne portait pas de « vêtements appropriés », traduisez par « elle ne portait pas de voile » ! Son seul tort a été de vouloir vivre libre.

Cette jeune fille aura été le signal d’une révolte, en attendant le terme de révolution. Nous n’irons plus, hélas dans ce merveilleux pays, berceau d’une civilisation étonnante. La communauté internationale, bien discrète, pourrait juste adopter la phrase de ces jeunes femmes, « Femmes, vie, liberté ».

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