Les candidats au voyage de plus en plus livrés à eux-mêmes (1)

En Belgique, on peut de moins en moins compter sur les Offices de tourisme étrangers pour promouvoir leur propre pays, au point qu’on se demande parfois à quoi ils peuvent encore servir… Tour d’horizon.

Première destination favorite des Belges depuis toujours, la France fait figure d’exception dans le tableau. Cette année encore, elle louera à elle seule le Palais 4 du Heysel pour dévoiler tout ce que ses (nouvelles) régions ont à offrir à leurs visiteurs. Et organisera des dizaines de rendez-vous tout au long de l’année pour les professionnels du voyage comme pour la presse. Quant aux autres pays…

Des efforts inutiles

L’Espagne, qui a « cartonné » l’été dernier, juge désormais tout effort inutile et ne répond même plus aux mails adressés à son service de presse. L’Italie, qui a déjà vu défiler un nombre impressionnant de « directeurs » à Bruxelles, se distingue par son silence assourdissant. Les représentants de Chypre, de la Croatie et de la Grèce, entre autres, ont été exilés à Amsterdam.

D’ailleurs, à quoi bon dépenser de l’argent si les touristes viennent tout seuls ? C’est le cas de ces derniers pays, mais aussi du Portugal qui, sans consacrer un euro à son image, a bénéficié du « repli » des touristes habitués à l’Egypte et à la Tunisie…. Lesquels semblent désormais se dépenser en pure perte.

Aux abonnés absents

Le Maroc, dont le bureau à Bruxelles n’a plus de chef depuis belle lurette, ne participera même pas au Salon des Vacances. En poste à Bruxelles depuis deux mois, la nouvelle directrice du tourisme tunisien dans la capitale n’a toujours pas jugé utile de rencontrer la presse professionnelle. Quant au diplomate turc en charge du tourisme à Bruxelles, il est aux abonnés absents depuis septembre.

Pour beaucoup d’autres pays, il faut s’adresser à un call center, et s’attendre à ne trouver qu’un correspondant parlant anglais… D’autres ont confié leur « communication » à des agences spécialisées. C’est ainsi que PagTour reçoit, par exemple, un « reportage libre d’utilisation » vantant les mérites du Vietnam… en espagnol, allez savoir pourquoi.

Ici, et dans tous les cas de figure, il ne s’agit que de textes lénifiants, tout à la gloire de leur « client », mal écrits, souvent pleins de fautes, dépourvus de toute information et donc totalement sans intérêt, que PagTour, pour sa part, se refuse désormais à publier.

Efficacité d’abord

A quoi servent encore les Offices de Tourisme ? se demandait récemment PagTour (http://urlz.fr/4AZC), mais à propos des offices de tourisme belges, dont la fréquentation a été divisée par six. Il est clair que celle des offices étrangers est elle aussi en chute libre. Le candidat au voyage se tourne désormais vers Internet et organise son voyage lui-même ou débarque, dans le meilleur des cas, dans son agence de voyage avec une idée très précise de ce qu’il veut.

Pas question, non plus, d’attendre un avis autorisé de son journal ou magazine préféré : la presse généraliste n’est plus guère invitée en voyage. Efficacité d’abord, aux journalistes, les Offices nationaux de tourisme préfèrent désormais les « blogueurs », d’une part, et d’autre part les représentants de titres prestigieux — et à gros tirage… —comme le New York Times ou le Frankfurter Allgemeine Zeitung, quand ce n’est pas la télévision.

Les blogueurs, éléments du plan marketing

Christian Mantei, directeur général d’Atout France, qui s’exprimait récemment lors de la journée to.te.c à Paris, revendique ainsi pas moins de 35.000 noms de journalistes ET blogueurs dans sa base de données, tout en reconnaissant qu’il n’en attend pas le même retour. Le blogueur (ou la bloggeuse), qui est (un peu) rémunéré, est invité à inscrire sa démarche dans le cadre d’un plan marketing plutôt précis, s’adressant à une « cible » plus jeune et plus branchée. « Je ne suis pas journaliste », reconnaît d’ailleurs Alex, l’un d’entre eux, avec une honnêteté qui l’honore. Mais tous n’ont pas sa notoriété, largement construite sur… le nombre de vues de ses vidéos postées sur YouTube.

On voit donc bien que la promotion d’une destination emprunte aujourd’hui des voies différentes. Nous verrons lesquelles dans un prochain article.

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