Les trois leçons à tirer du mini-krach boursier

Après une semaine de folie en bourse et 5.000 milliards de dollars qui se sont évaporés en cinq jours à peine, quelles sont les leçons que l’on peut tirer de ce mini-krach boursier ?

Première leçon: même une information positive pour le commun des mortels peut être interprétée comme négative par la bourse. En l’occurrence, ce qui a déclenché la tempête boursière de la semaine dernière, c’est une bonne nouvelle à la base. La hausse du salaire horaire moyen aux États-Unis est plus élevée que prévu (+ 2.9%), ce qui, en principe, est plutôt bon pour les ouvriers et les employés américains qui ont souffert pendant dix ans d’une absence de hausse salariale.

Mais non, la bourse a très mal pris ce chiffre. Pourquoi ? Parce qu’il signifie, aux yeux des investisseurs, que cette hausse des salaires va mettre une pression à la hausse sur l’inflation, que celle-ci va donc augmenter plus vite que prévu, et que par conséquent la Banque centrale américaine va également augmenter ses taux d’intérêt plus vite et plus fortement que prévu.

Or, une hausse des taux, c’est considéré comme mauvais pour les actions. La hausse des taux signifie que c’est la fin de l’argent gratuit. En effet, pour nous sauver de la crise, les taux d’intérêt ont été mis artificiellement au plancher, et cela a servi de moteur principal à la hausse des Bourses. Comme tous les autres placements offraient un rendement proche de zéro, voire négatif, la Bourse a été pendant dix ans la solution quasi unique pour avoir du rendement. C’est ce qui explique la hausse continue de la bourse ces derniers mois. Mais ce moteur de l’argent gratuit va donc s’arrêter plus vite que prévu. Et les investisseurs vont devoir apprendre à revivre dans un monde avec des taux un peu plus élevés.

« C’est lorsque la mer se retire que l’on voit ceux qui nageaient sans maillot de bain »

Et c’est là que l’on arrive à la deuxième leçon: Warren Buffet, le plus grand investisseur de tous les temps et l’un des hommes les plus riches au monde, a pour coutume de dire que « c’est lorsque la mer se retire que l’on voit ceux qui nageaient sans maillot de bain ». En clair, lorsque les taux d’intérêt augmentent, les entreprises trop endettées deviennent très vulnérables. Ce sont ce que l’on appelle des entreprises « zombies ». Et certaines d’entre elles risquent donc de voir leur charge financière s’alourdir et elles ne pourront plus se financer sur le marché, car le crédit est à sec !

Et enfin, troisième leçon: la plupart des investisseurs ont très bien accueilli cette purge de 5.000 milliards de dollars. La majeure partie des commentateurs a dit qu’il s’agissait d’une correction bienvenue et salutaire. Bref, qu’à force de voir la bourse monter sans discontinuité, il fallait faire une pause, voire même un petit retour en arrière dans les prix. Reste désormais à savoir si cette correction est momentanée, une sorte de purge nécessaire avant de voir la bourse reprendre son souffle, ou bien s’il s’agit du canari dans la mine… Autrement dit, une première purge avant une autre plus sévère. Et là, il y a autant d’avis que d’experts.

La seule certitude qu’il faut garder à l’esprit, c’est que l’économie mondiale va bien et que les chiffres sont là pour le démontrer. Les déboires de la bourse ne sont donc, en principe, pas annonciateurs d’une récession ou d’une nouvelle crise financière, c’est au moins cela de pris !

 

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