Mohamed Moez Belhassine : «La Tunisie, l’an dernier, a fait mieux sur le marché belge qu’en 2019»

A titre exceptionnel, le Ministre du Tourisme Tunisien, Mohamed Moez Belhassine, accompagné d’une délégation, a participé au Salon des Vacances, la semaine dernière à Bruxelles. L’occasion pour Pagtour de faire un point avec lui sur la santé du secteur touristique tunisien, ses ambitions et projets de développement, la diversification de l’offre, l’impact des low-costs…

Comment se porte le tourisme tunisien, disposez-vous des résultats de l’année 2023 ? Avez-vous retrouvé les chiffres de 2019 ?
Mohamed Moez Belhassine : 2023 aura été une année satisfaisante. On aura fait un peu mieux que nos objectifs, soit presque aussi bien que 2019, en nombre de visiteurs internationaux. Et même mieux en termes de recettes ! L’année a été bonne également sur le marché belge, avec 95.433 visiteurs, +44,5% par rapport à 2022 et +1,4% sur 2019. Idem sur le marché luxembourgeois qui croît de 57% à 6.541 visiteurs par rapport à 2019.

Comment s’engage l’année 2024 ? Et quels sont les objectifs pour le tourisme réceptif tunisien cette année ?
M.M.B : L’année en cours confirme la relance de notre destination. Nous tablons sur une croissance de 30% par rapport à 2023. Notre offre s’accroît, se diversifie, avec l’appui de nos partenaires et une programmation aérienne renforcée. A plus long terme, notre objectif est de tripler nos revenus touristiques entre 2023 et 2030.

Quand vous parlez de diversification, à quels segments de marché pensez-vous ?
M.M.B : Je citerais d’abord le bien-être, ensuite le tourisme nature. J’ajouterais le golf, nous disposons aujourd’hui de neuf parcours, un troisième est à l’étude à Djerba. Le tourisme sportif est également un créneau porteur. Je prendrais un exemple qui concerne plus particulièrement la Belgique : l’équipe première du RSC Anderlecht et toute une délégation ont réalisé leur stage hivernal ce début janvier dans les installations de l’hôtel La Cigale à Tabarka.

Vous citez Tabarka. Cette destination fait-elle partie de celles que vous souhaitez développer ?
M.M.B : Tabarka fait clairement partie des destinations que nous souhaitons relancer, ce qui passe par sa desserte aérienne. Nous sommes en train de travailler sur ce point avec le ministère des Transports et l’OACA (office de l’aviation civile et des aéroports). Idem pour Tozeur avec peut-être la saison prochaine un vol direct depuis Bruxelles.

Qu’en est-il de l’offre aérienne aujourd’hui ?
M.M.B : Elle est déjà conséquente, y compris en termes de vols touristiques, qu’il s’agisse de TUI avec TUI fly, Yellosun avec Nouvelair, Sunweb avec Brussels Airlines… Nous sommes également en négociation avec Corendon. Je rappellerais aussi que les low-costs sont très présentes sur la Tunisie, de Transavia à Vueling. Cela favorise le dynamic packaging. Mais l’approche commerciale traditionnelle tour-opérateur-agence de voyages reste forte sur notre pays.

Quid, dans ce cas, de l’accord de ciel ouvert en négociation depuis plusieurs années entre la Tunisie et l’Europe ?
M.M.B : Il est toujours en discussion au sein du ministère des Transports. Mais l’open sky est de fait déjà une réalité sur de nombreux aéroports, par exemple sur Tozeur ou Tabarka. Notre projet porte sur la mise en place d’une stratégie plus globale, plus ambitieuse. Il vise à améliorer l’accessibilité de la Tunisie par voie aérienne, l’infrastructure aéroportuaire, à mettre en place des mécanismes de soutien du transport aérien…

Le tourisme d’affaires est un marché important pour la Tunisie, notamment dans la région de Tunis…
M.M.B : C’est un secteur que nous sommes en train de mieux structurer. Nous avons créé l’an dernier un groupement d’intérêt économique qui rassemble déjà une trentaine d’adhérents travaillant sur le segment MICE, dont la liste se trouve sur le site tunisiaconventionbureau.com.

Peut-on aujourd’hui parler d’une montée en gamme de l’offre touristique tunisienne ?
M.M.B : Oui en effet. Récemment encore, The Residence a inauguré une unité hôtelière de haut standing à Douz, en plein désert, dans le sud tunisien. Je peux citer aussi le Hilton à Monastir et le Marriott à Djerba. En parallèle, je souhaite mentionner une forme très différente de tourisme qui se développe aussi, le logement chez l’habitant, qui assure un vrai dépaysement aux visiteurs étrangers. Il n’y a pas mieux pour rencontrer les gens et appréhender la gastronomie locale. Quand il ne s’agit pas de vrais ateliers permettant d’apprendre à cuisiner des plats tunisiens. Une approche expériencielle du tourisme qui rencontre un succès croissant.

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