« Mutti » fait marche arrière

Un chef d’État qui présente ses excuses et demande pardon à son peuple, la chose est suffisamment rare pour être soulignée. Pardon de quoi ? De l’avoir trompé, escroqué ou voué au pire des futurs ? Rien de tout cela. Mais simplement d’avoir invité les Allemands à « rester chez eux », jusqu’au lundi 5 avril inclus, sans se retrouver à plus de cinq personnes appartenant à deux foyers différents.

Une erreur doit être appelée une erreur

Il était également prévu que tous les commerces ferment, et pas seulement ceux considérés comme non essentiels. Quant aux églises, elles étaient priées d’organiser des messes virtuelles. Mais de nombreux problèmes étaient apparus dans l’organisation de cette « pause ».

A l’issue d’une réunion avec les représentants des Länder, les États-régions, Angela Merkel est allée à Canossa, comme on dit de ceux qui viennent reconnaître leurs torts, comme l’empereur allemand (déjà !) venu supplier le pape Grégoire VII en 1017 de lever son excommunication.

La chancelière a demandé pardon, en toutes lettres : « Je sais que cette proposition a provoqué une incertitude supplémentaire, je le regrette profondément et pour cela je demande pardon à tous les citoyens », a-t-elle dit, ajoutant : « Une erreur doit être appelée une erreur et, plus important encore, elle doit être corrigée et si possible à temps ».

Un exemple ?

Mutti (Maman), comme on appelle affectueusement outre-Rhin la femme la plus puissante du monde, devrait être un exemple pour tout le monde. Verra-t-on un jour Emmanuel Macron prier les Français de l’excuser d’avoir mis en service une attestation-bidon ? Ou Alexander De Croo battre sa coulpe pour empêcher les Belges de voyager ? Et rester sourd aux récriminations, pourtant légitimes, des coiffeurs, garçons de café ou agents de voyage, pour ne citer qu’eux ?

Pour autant, rien n’est encore gagné en Allemagne, où l’on envisagerait quand même d’interdire « provisoirement » certains voyages vers les destinations favorites des Allemands à l’étranger, notamment l’île espagnole de Majorque, où les réservations ont fortement augmenté à l’approche de Pâques.

Et, pour une fois, les Espagnols ne sont pas contents : le tourisme à l’intérieur du pays leur est interdit. Et les Baléares, c’est encore l’Espagne, non ?

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