Pas de tourisme sans aviation

Qu’on le veuille ou non. Mais si on le veut, il va falloir changer beaucoup de choses, sous la pression de lobbies très actifs, et souvent avec raison quand ils arrivent à se départir de leur dogmatisme. Ce qui arrive parfois.

L’aviation devra donc changer. Est-elle en train de le faire ? Ceux qui analysent objectivement la situation savent qu’il y a très peu de branches de l’industrie qui font autant d’efforts que l’aérien. Ces 20 dernières années, la pollution sonore, par exemple, a baissé de plus de la moitié et termes de décibels, grâce à la recherche de solutions variées : les winglets équipent maintenant chaque avion moderne et en diminuent la trainée, les très gros moteurs sont bien plus silencieux que leurs prédécesseurs, les ailes « souples » et les matériaux composites ont aussi contribué à diminuer le bruit.

La consommation de carburant a été optimisée, les carburants de synthèse sont de plus en plus présents, le pétrole « vert » également. On l’a déjà dit et répété : l’aviation mondiale représente 2 à 3% des émissions nocives dans le monde, contre 4% pour l’internet et 8 à 10% pour l’industrie textile. Mais le plus important, dans ces chiffres, c’est la consommation par personne pour effectuer une distance de 100 km. Et là, l’avion qui est accusé de tous les maux présente un chiffre étonnant : 2 à 3 litres par personne !

Les deux grands constructeurs, Airbus et Boeing, travaillent sans arrêt sur des projets divers, comme la propulsion électrique, par exemple, dont on ne sait pas exactement ce qu’elle apporte tant qu’on ne saura pas ce qu’elle coûte pour produire cette électricité. Mais penchons-nous sur quelques chiffres concernant les deux modèles d’avions les plus vendus dans le monde.

Cette année, pourtant très mauvaise, Airbus a vendu 237 avions de la série A320, et Boeing a vendu 105 avions du type 737 MAX. L’échec est cuisant pour Boeing, mais rappelons qu’il est dû surtout à la mise au sol de la version MAX de son 737, avec une série de problèmes de fiabilité en toile de fond.

Ceci dit, cela fait pourtant des années que l’on parle d’un nouvel avion chez Boeing, le fameux NMA ou New Midsize Aircraft, destiné à combattre l’extraordinaire succès d’Airbus avec sa série des A320-321 déclinés de multiples façons. Et comme Boeing a des ennuis avec son MAX, tout le monde s’était dit que c’était le moment pour un NMA. Mais il ne verra pas le jour… Les raisons ? D’abord, la mise au sol des 737MAX a couté un pont à l’avionneur de Seattle, et cela laissera des traces durant des années. Ensuite et surtout, pourquoi lancer maintenant un nouveau modèle « classique », alors que les motoristes, les ingénieurs et les fournisseurs de carburants sont en pleine phase de recherche, et que l’avion du futur pourrait être très différent de ce qu’il est aujourd’hui ? Alors, il vaut mieux passer un tour, et se pencher sur les modèles d’après 2050. Ceux qui seront propres, silencieux, et qui n’attireront plus les critiques quant à leur impact sur l’environnement.

C’est un espoir, mais la bataille ne sera pas gagnée pour autant, puisqu’il a été dit, dans les commentaires sur PagTour, que l’avion était un symbole : celui d’une classe de nantis, et c’est donc inacceptable. Chacun se fera sa propre idée, par exemple en achetant un billet à 16 euros chez Ryanair…

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