Présidentielles françaises: le tourisme, on s’en fout…

l’Institut Français du Tourisme (IFT) a invité la semaine dernière les représentants des candidats à l’élection présidentielle pour développer leur programme en matière de tourisme. Désespérant…

Alors que le tourisme français traverse les pires heures de son histoire après les attentats terroristes qui l’ont touché, qu’il est confronté à une nouvelle forme de concurrence qui transforme les comportements, le secteur n’est visiblement pas une priorité pour le ou la futur(e) président(e) français(e). C’est l’impression que l’on ressent à l’écoute des différents exposés.

Pour Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise, la question du tourisme dans un ministère ou un « Conseil National du Tourisme » n’a pas été tranchée a expliqué Jean-Charles Hourcade qui le représentait. En décodé pour qui connaît les subtilités du langage politique… on n’en a pas parlé… L’agriculture (non intensive) ou la construction automobile sont bien plus importantes.

Hé ben non, le tourisme pèse bien plus que l’agriculture ou le secteur automobile… Qu’il regarde les chiffres. Un qui devrait être au courant, c’est bien Emmanuel Macron, ancien ministre de l’économie. Là encore, douche froide. Le tourisme ne sera « pas une priorité nationale », a expliqué Arnaud Leroy, pour le candidat d’En Marche! On ne peut être plus clair.

Ministère à part entière ou rattaché comme autrefois à Bercy ou rester au Quai d’Orsay, on ne sait pas trop… Mais il sera « embarqué dans l’ensemble de la politique économique » (encore heureux) du fait de la transversalité des sujets qu’il couvre. Et bien sûr, on maintient, mieux, on augmente l’objectif de touristes accueillis… Ainsi, on n’est plus à 100 millions de touristes d’ici 2020 mais 110 millions en 2022.

Pour Marine le Pen, là encore, le tourisme n’est pas un problème national. Pourtant maire FN de Fréjus, commune touristique s’il en est, David Rachline, explique que le tourisme doit être géré à trois niveaux, les communes, les départements et l’État (Et les régions, elles font quoi ?). Pour son info, c’est déjà le cas… L’élu frontiste promet également un renforcement du rôle des maires… et des syndicats d’initiative ou autres offices de tourisme ?

Seuls deux candidats à la présidentielle française semble avoir de l’intérêt pour le tourisme

C’est le « système sanguin de l’attractivité » et « levier majeur de l’économie », c’est « un sujet prioritaire ». Waoooooo ! L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, soutien de François Fillon pour Les Républicains (s’il arrive déjà au 1er tour des présidentielles dans 41 jours), manie toujours aussi bien le verbe… Pour Les Républicains, « le tourisme, c’est Matignon », a-t-il assuré

Le dire, c’est bien, le faire, c’est mieux… On attend le programme, les actions prévues… On a eu, il n’y a pas si longtemps, les Assises du Tourisme … Pour quel résultat ? « Le tourisme doit être érigé en grande cause nationale ». C’est ce que l’encore président François Hollande avait déclaré le 28 août 2013. Qu’en pense le candidat socialiste Benoît Hamon. Représenté par Aurélie Filippetti, le tourisme est une « priorité nationale » pour « développer l’activité sur le territoire ».

Comment ? En développant des thématiques autour de l’agritourisme, l’œnotourisme ou encore le tourisme durable. Elle réinvente le fil à couper le beurre… Elle a d’ailleurs annoncé un « plan tourisme durable 2025 ». Ben voyons, encore un plan de plus… N’excluant pas d’être intéressée par le portefeuille du tourisme, l’ex-ministre de la culture et de la communication soutient l’idée qu’un rattachement au ministère de la Culture « ne serait pas absurde ». Les professionnels du tourisme apprécieront le niveau de priorité donné à leur secteur…

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