Prise de conscience ?

©Koh Phangan Island News

Pour certains pays, le tourisme représente une part importante de leurs revenus: 20, 25, 30%, ce sont des rentrées essentielles à leur économie, parfois même à leur survie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la Thaïlande n’est pas absolument dépendante du tourisme, qui ne représente « que » 10% de son PIB. Et pourtant, ce pays vient de prendre une décision radicale.

Avec plus de 30 millions de visiteurs pas an, répartis seulement dans quelques zones très touristiques, le pays est confronté comme plusieurs autres à ce qu’on appelle le surtourisme, et aussi au tourisme de masse. Ce n’est pas exactement la même chose, mais les conséquences sont les mêmes.

L’occupation de masse d’un site qui n’est pas adapté à cela engendre des nuisances incontrôlables. Une certaine plage du sud du pays, popularisée par des émissions de télévision, se voit parfois envahie par 6.000 personnes simultanément, sur à peine 200 m de long. C’est ingérable.

Aussi le pays a pris cette décision qui, on l’espère, sera maintenue et fera date: il se tourne résolument vers le tourisme de luxe. L’accès sera dorénavant régulé par le prix. Il n’y a pas d’autre alternative au tourisme de masse que beaucoup exècrent.

Arthur Haulot, l’historique Commissaire Général au Tourisme belge, doit se retourner dans sa tombe, lui qui « inventa » le tourisme social. Il n’avait pas vu que le développement lui aussi mal contrôlé des transports allait favoriser un tourisme social, donc de masse, au détriment d’un tourisme sociétal, c’est-à-dire respectueux des sociétés qu’il porte.

Et c’est là tout le paradoxe du tourisme: d’un côté il ouvre les portes du monde entier à tous, générant une connaissance des cultures étrangères, facteur de paix indéniable ; et de l’autre, il tend à détruire les sites qu’il a promu, par le nombre, mais surtout par l’absence d’éducation et le manque de respect. Il n’y a donc que deux solutions : soit on refuse l’accès aux personnes qui n’ont pas les moyens en augmentant fortement les prix, et on fait de l’élitisme. Soit on éduque les gens au respect. Est-ce mission impossible ?

Comparaison n’est pas raison, mais il existe en Belgique un petit site, celui des étangs de Virelles, où à l’entré de cette réserve naturelle ouverte au public, on responsabilise les visiteurs en leur faisant signer une charte de bonne conduite sur le site: ne pas crier, ne pas courir, ne pas fumer, ne pas jeter des déchets au sol… Et ça marche ! Évidemment, le public-cible qui choisit ce genre de visite est sans doute bien différent des hordes qui débarquent à Ibiza ou à Phuket, imbibées dès le départ. Mais quelle autre solution ?

1 COMMENTAIRE

  1. La solution est évidemment l’éducation au respect de l’étranger, des paysages et des cultures. Pour partir, il faudrait passer un examen style permis de conduire et, si on le rate, être interdit de voyager. Mais on pourrait retenter l’expérience! Pour certains, cela signifierait peut-être voyager dès soixante ans, mais il faut ce qu’il faut, non?

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