SAS : les nuages s’accumulent dans le ciel scandinave

On en a très peu parlé chez nous, et pourtant le sujet devrait intéresser pas mal d’agences de voyages, surtout celles spécialisées en “business travel” : la compagnie SAS va mal. Elle est même virtuellement en faillite, mais pour le moment protégée par le fameux “Chapter 11” de la loi américaine.

La SAS, Scandinavian Air System, a été créée en 1946 au départ de trois sociétés aériennes établies en Norvège, Suède et Danemark. Elle fut un vrai fleuron de l’industrie européenne de l’air et s’est développée en acquérant, entre autres, Braathens, Blue1, bmi et Spanair : toutes ces compagnies ont disparu depuis. L’alliance scandinave n’a jamais vraiment adhéré à un consortium du type LH, étant déjà elle-même un groupement, et l’aspect “scandinave” était primordial aux yeux de ses dirigeants. C’est assez typique de la mentalité propre à ces trois pays.

SAS a récemment demandé – et obtenu – un prêt de 702 millions de dollars auprès d’un fonds d’investissement américain, Apollo Global, mais est toujours à la recherche de fonds propres. La compagnie dépend fortement du marché américain : on sait qu’une grande part de la population du Midwest des USA est d’origine scandinave, et le trafic entre ces deux parties du monde est important.

Apollo Global ne serait pas contre le fait de transformer son prêt en capital, devenant ainsi le principal actionnaire de SAS, mais voilà, l’Europe a des lois : une compagnie européenne ne peut être détenue à plus de 49% par une société non-européenne. Les Scandinaves sont donc à la recherche d’une solution pour survivre face aux alliances qui l’entourent : le Lufthansa Group, IAG et le groupe Air France-KLM. Les Danois sont les plus demandeurs d’un sauvetage, pour ne pas être à la merci de leur grand voisin du sud. Les Norvégiens ont joué cavaliers seuls avec Norwegian qui a fortement nuit à l’alliance ; les Suédois ne se remettent pas encore de la période “Greta” et son “flygskam”.

C’est en tout cas une affaire à suivre, une faillite serait dramatique pour les travailleurs concernés, pour le “business travel” et pour le tourisme scandinave.

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