L’histoire des croisières Swan Hellenic a commencé il y a 70 ans et peu s’en souviennent. Une agence de voyage britannique, Swan’s Tours, dirigée par la famille Swan, père et fils, est invitée à organiser une visite des trésors antiques de la Grèce. Le succès de la première expédition est tel que la compagnie développe un programme complet de croisières qui affichent à l’époque déjà un double objectif : proposer des itinéraires toujours renouvelés avec des destinations inhabituelles autour des côtes et des îles grecques et inviter des conférenciers illustres (écrivains et universitaires) capables de partager leur expertise sur ces itinéraires.
Cette expertise et ce souci de proposer ce que les autres ne voient pas (« See what others don’t », leur logo) restent au cœur de la politique de la nouvelle société Swan Hellenic qui a choisi d’acheter le nom et uniquement le nom de l’ancienne entreprise britannique passée dans le giron de P&O Cruises puis de Carnival où elle a été mise en sommeil avant de renaître finalement en 2020 auprès de nouveaux investisseurs.
Deux navires, le SH Minerva et son sistership le SH Vega, ont ainsi été commandés au chantier finlandais Helsinki Shipyard qui se relance avec ce programme sur le marché de la croisière donnant à ses bateaux une touche très scandinave.
La nouvelle Swan Hellenic dont les opérations sont gérées depuis Monaco est basée à Nicosie, dans la capitale chypriote. Le navire de croisière SH Vega baptisé le 11 juillet a vu son premier départ retardé pour des soucis d’enregistrement. Initialement immatriculé à La Valette, il est passé finalement sous le pavillon de Panama. Il a enfin pu effectuer sa première traversée arctique le 20 juillet. Nous avons embarqué sur la seconde croisière.
Le SH Vega – que nous avons testé autour d’une croisière au Groenland fin août, notre reportage dans les prochains jours – affiche clairement sa qualité de navire de croisière d’expédition spécialement conçu en classe glace polaire, prêt donc à affronter les zones de latitude extrême. Grâce à son système de propulsion diesel-électrique de 5 mégawatts avec réduction catalytique sélective, on profite d’une navigation silencieuse qui augmente les chances de voir la vie marine comme les baleines à bosse même si leur apparition fugace n’a guère permis de les fixer sur les objectifs.
La coque PCS renforcée contre la glace permet d’aller en toute sécurité là où d’autres navires n’iront pas. Le SH Vega dispose aussi de stabilisateurs extra-larges pour le plus grand confort des passagers même si certains n’échapperont pas au mal de mer durant la traversée du détroit de Danemark depuis l’Islande jusqu’à la côte Est du Groenland.
Toutes les sorties se font en zodiac avec un maximum de 10 personnes par embarcation. Les passagers sont tous équipés avec une chaude et imperméable parka doublée bleue qui fera dire que nous semblons une bande de Schtroumpfs en excursion ! Des hautes bottes sont prêtées de façon à pouvoir débarquer les pieds dans l’eau. Les passagers acquièrent très vite les gestes de base qui en font des pros du gilet de sauvetage et du zodiac bien confortable pour offrir une vue directe à 360° sur le paysage!
Autre élément qui affiche clairement son origine scandinave, le design en bois clair d’une grande sobriété. Rien de clinquant dans ce bateau, que ce soit dans les salons du pont 7 où tout le monde se rencontre dans une ambiance presque feutrée ou dans les cabines spacieuses très cosy. Le SH Vega peut accueillir 152 passagers entourés de 120 membres d’équipage, un luxe ! 76 cabines seulement dont la plupart ont un balcon. Nous nous sommes contentés d’une cabine dont les fenêtres étaient de larges sabords ouvrant de belles ouvertures sur le paysage depuis un confortable divan.
La terrasse du pont 7 à l’arrière était bien avenante quand le soleil était de la partie au point que la piscine avec une eau à près de 30 degrés a accueilli plusieurs fois des passagers trop heureux de contempler depuis les eaux chaudes de la piscine le spectacle impressionnant des falaises montagneuses creusées par des langues glaciaires. Même plaisir éprouvé dans le jacuzzi installé au pont 8 à la sortie du sauna nordique ouvert vers l’extérieur par une grande baie vitrée. Un must.
La formule tout compris est évidemment un plus qui permet à chacun de trouver son bonheur durant la traversée : chocolat chaud que l’on savoure aux premières heures du jour en scrutant le lever de soleil ou goûter sucré toujours varié offert dans le lounge où il se déguste autour du feu ouvert ou devant les larges baies ou même en terrasse sous les chaufferettes qui diffusent une douce chaleur bienvenue sur les épaules alors que des plaids enveloppent les jambes. L’apéritif réunit tout le monde dans le bar devant les écrans où sont diffusés les programmes du lendemain mais aussi les conférences des experts : géologie, culture inuit, ornithologie, sujets naturalistes, etc…
La restauration, chapeautée par un chef sud-africain, nous offrira chaque soir des menus gastronomes accompagnés de vins blancs et rouges pour satisfaire les palais les plus difficiles. Autant de détails qui feront le bonheur des passagers d’origines diverses : belges francophones et néerlandophones, luxembourgeois, allemands, américains, britanniques, entre autres.
Ce qui explique que l’anglais soit la langue commune proposée par les experts qui organisent nos soirées et nos sorties. Bien plus jeunes que la plupart des passagers, ils sont très à l’aise en anglais qu’ils parlent avec des accents divers liés à leurs origines encore plus variées que celles des passagers : russe, argentin, américain, sudafricain, suisse, hollandais, français, écossais, etc…, pas toujours aisés à comprendre non plus.
Un conseil alors pour que le voyage soit plus confortable : tâcher de se regrouper sous la houlette d’une agence de voyage qui veillera à ce que les experts soient prévenus de l’origine linguistique des voyageurs afin que les informations importantes soient accessibles à tous. Nous avons finalement eu la chance de profiter d’une experte française et d’une autre suisse qui ont essayé de nous accompagner dans l’appréhension des différentes informations. Mais ce ne fut pas le cas dès le départ. Nous osons croire qu’il s’agit là encore d’une maladie de jeunesse pour cet équipage qui en était à sa seconde croisière d’expédition et qui devait encore travailler sa communication envers tous les passagers en tenant compte de leurs particularités.
Pratique
Une adresse responsable de la distribution des expéditions de Swan Hellenic au Benelux et en France : Cruise Selection qui se veut le « pont » entre les agents de voyages, les clients et l’armateur, ce qui garantit aux professionnels et aux consommateurs d’avoir un point de contact où ils peuvent trouver toutes les informations dont ils ont besoin. Un site : www.cruiseselection.lu Un contact : rony.broun@swanhellenic.com
