Tarifs du train vs avion : Greenpeace n’épargne pas la Belgique

Selon un nouveau rapport de Greenpeace, le train en Europe serait en moyenne 2 fois plus cher que l’avion, et certains trajets coûteraient même jusqu’à 30 fois plus cher (Londres-Barcelone). Les vols sont en moyenne moins chers que les trains sur 71 % des itinéraires analysés (79 sur 112), et seules 23 liaisons européennes sont (presque) toujours moins chères en train qu’en avion.

Le rapport de l’ONG insiste sur le fait que le rail européen est “pénalisé par une fiscalité inéquitable au profit des compagnies aériennes et au détriment du climat”. «Il montre à quel point les citoyens européens sont incités à prendre l’avion. Les compagnies aériennes bénéficient d’avantages fiscaux scandaleux, et les low-cost, en particulier, ont utilisé toutes les combines pour proposer des vols à des prix honteux” note Greenpeace, qui appelle les institutions européennes et les gouvernements à rendre le train plus accessible que l’avion.

D’après le rapport, la Belgique se trouve dans le top 3 des pires élèves en Europe, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne, seuls pays d’Europe où le déséquilibre entre le prix du train et le prix de l’avion est encore plus marqué. Dans notre pays, où 10 trajets ont été étudiés, le train coûte 2,6 fois plus cher que l’avion et seul le trajet Bruxelles-Hambourg est systématiquement moins cher en train. La plus grande différence de prix en Belgique a été trouvée sur un trajet Madrid-Bruxelles, pour lequel le train coûtait 15 fois le prix de l’avion: c’est le 4e écart le plus important trouvé dans ce rapport.

Les demandes de Greenpeace pour rééquilibrer les tarifs de l’avion et du train:
● Mettre fin à toutes les subventions accordées au secteur aérien (exonération de la taxe sur le kérosène, exonération de la TVA sur les billets d’avion, subventions aux aéroports et aux compagnies aériennes…), et introduire des contributions sur les billets d’avion pour compenser l’impact climatique et environnemental du transport aérien.
● Rendre le transport ferroviaire plus abordable, en commençant par introduire des tickets climat nationaux, simples et abordables ; orir des tarifs familiaux et des tarifs réduits pour les voyageur·euses à faible revenu et relancer (vraiment) des lignes de train de nuit9.
● Renforcer les droits des travailleuses et travailleurs des compagnies aériennes (types d’emploi, contrats de travail, relations syndicales, négociations collectives, équilibre entre vie professionnelle et vie privée, etc.) et empêcher l’optimisation fiscale, en particulier par les compagnies aériennes low cost

Pour favoriser le report de l’avion vers le train:
● Interdire toutes les publicités des compagnies aériennes.
● Interdire les vols court-courriers avec une alternative raisonnable en train (6h), renforcer l’ore ferroviaire, avec notamment des liaisons ferroviaires plus directes, et la réintroduction de lignes récemment fermées (comme les trains de nuit Paris-Venise ou Hendaye-Lisbonne).
● Étendre l’initiative Interrail franco-allemande en orant un pass bon marché ou gratuit à tous les jeunes EuropéenS.
● Introduire un système intégré de billetterie et de paiement à l’échelle de l’UE afin de permettre aux passager·ères de réserver plus facilement un voyage en train impliquant plusieurs opérateurs

Méthodologie du rapport
Seules les liaisons entre villes distantes de moins de 1500 km, ayant un aéroport international ainsi qu’une gare, et avec un itinéraire « correct » en train (faisable dans la journée ou en train de nuit avec des connexions n’excédant pas 24h) ont été analysées.

Commentaire :
Peut-être le train est-il encore trop cher, et l’avion – surtout les low-costs – proposent-elles des tarifs trop bas. Mais certains spécialistes des transports estiment que les prix du ferroviaire sur les longues distances ne sont pas si élevés, notamment par rapport à la voiture. Voler, rappelle également l’un d’eux, Yves Crozet, nécessite beaucoup moins de structure que rouler sur des rails, ce qui explique aussi les différences de prix. De plus, la longue distance n’est pas subventionnée.

Les compagnies ferroviaires doivent gagner de l’argent, et d’abord pour investir, acheter du matériel plus moderne et plus propre. Elles ont elles aussi créé des filiales low-costs qui ont orienté les prix à la baisse ces dernières années. Et l‘ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs en Europe depuis fin 2019, même lente, commence à produire ses premiers effets en matière de prix.

Penser que la solution est de taxer davantage le secteur aérien pourrait bien avoir comme première conséquence de favoriser d’abord les compagnies extra-européennes, au détriment des transporteurs européens.

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