Tourisme et malbouffe, compagnons de route !

Quand on parcourt les routes de France, les routes transversales qui conduisent de villes en villages et évitent les autoroutes, on est bien forcé de s’arrêter pour se nourrir, et cette obligation devrait être un plaisir. Je suis parti ce mois de juillet durant 17 jours, et je suis allé dans 19 restaurants, dont certains hélas ne méritent pas ce nom.

Ce qui comptait jadis pour une grande part dans le plaisir de voyager en France, c’étaient les petits restos de villages, parfois même les relais routiers sur les nationales. On y mangeait une cuisine simple mais régionale et toujours succulente. Aujourd’hui, si l’on veut déguster du local, il faut aller en bord de mer, de la Normandie au Pays Basque, et encore ! Ou alors entrer à pied au cœur de villages peu accessibles. Ou avoir de la chance.

Sur les 19 restaurants visités, j’ai été obligé, parce qu’il n’y avait pas d’autre choix, de manger plusieurs fois des hamburgers, des pizzas et des fish & ships ; et je dois bien admettre qu’ils étaient tous excellents ! Mais où est donc passée la cuisine française ? Dans un seul de ces restaurants, j’ai vu sur le menu une proposition d’andouillette, mais c’est sans doute le seul plat français dont je ne raffole pas du tout.

Je me suis donc adressé à un chef dans un petit restaurant du centre du pays. Il m’a répondu très franchement : « Mais monsieur, je ne demanderais pas mieux que de faire du français ! Mais je fais les plats que la clientèle me demande ! Ils ne veulent que des pizzas ou des hamburgers, et prétendent que c’est pour plaire aux enfants. Mais si c’est comme ça qu’ils éduquent leurs enfants, on peut oublier notre cuisine traditionnelle. »

Et il a raison, évidemment. Sauf si on y met le prix, si on peut accéder à la gastronomie. Où sont les routiers sympas d’antan ? Maintenant, la seule garniture possible, tous plats confondus, ce sont les frites. Mais pour un Belge, ces frites-là ne méritent pas le détour. France, ressaisit-toi ! Parents, vos enfants méritent un autre style d’éducation, et donc de la bonne bouffe.

Oui, le tourisme porte une grande part de responsabilité dans cette dégradation, avec ses flots de Britanniques, de Hollandais et d’Allemands qui n’ont pas la gastronomie dans leurs gènes. Et les Belges ne sont pas beaucoup mieux.

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