Vol annulé/retardé : l’été chaotique relance la question des indemnités

Des aéroports dont Amsterdam-Schiphol ont décidé d’indemniser les passagers suite aux retards de l’été. Les compagnies aériennes, elles, souhaitent remettre en question la règlementation européenne Eu 261, soit une indemnité forfaitaire variant de 250 à 600 euros, en fonction de la distance et de l’importance du retard du vol.

Amsterdam-Schiphol a connu un été chaotique. Les files d’attente ont été énormes, notamment aux contrôles de sécurité. Et l’aéroport a décidé d’indemniser les passagers qui ont manqué leurs vols entre le 23 avril et le 11 août, du fait notamment du manque de personnel au sol. Leur nombre est loin d’être négligeable : ils sont trois fois plus nombreux que l’été dernier à avoir effectué des demandes d’indemnisations, d’après les chiffres de RefundfMyticket.

La règlementation européenne Eu 261 permet bien aux passagers d’obtenir une indemnité forfaitaire selon la distance et le temps de retard du vol. Mais ce règlement prévoit, dans certaines circonstances, que la compagnie aérienne puisse être exonérée du versement de l’indemnité. C’est par exemple le cas pour une météo défavorable, une instabilité politique, voire une grève dans l’aéroport…

Les compagnies aériennes s’inquiètent de ces demandes d’indemnisation qui leur coûtent chères, au sortir d’une crise sanitaire qui les a dûrement frappée. Il est vrai qu’elles ont annulé beaucoup de vols cet été, confrontées elles aussi à une pénurie de personnel. Or, en cas d’annulation ou de retards, les passagers européens sont en effet en droit de réclamer, selon la règlementation européenne Eu 261, une indemnité forfaitaire selon la distance et le temps de retard du vol. Même si peu de personnes le savent et effectuent les démarches – 23% selon un sondage AirHelp, comme le rappelle notre confrère L’Echo Touristique – les compagnies aériennes sont tenues de les indemniser : 250 euros par passager pour tous les vols de moins de 1 500 km ; 400 € par passager pour tous les vols intracommunautaires de plus de 1 500 km ; 400 € par passager pour tous les vols compris entre 1 500 et 3 500 km ; 600 € par passager pour tous les vols de plus de 3 500 km.

Conformément à la réglementation européenne, les passagers éligibles à une indemnisation forfaitaire sont ceux ayant subi un retard de plus de 3 heures à l’arrivée à la destination finale, une correspondance manquée entraînant un retard sur la destination finale (de plus de 3 heures), un refus d’embarquement (faisant suite à un surbooking), ou une annulation de vol par la compagnie aérienne.

La présidence tchèque de l’Union européenne a laissé entendre qu’elle envisageait de relancer les discussions sur le sujet. Une précédente proposition de la Commission européenne préconisait de passer de 3 à 5 heures de retard avant d’indemniser. Les compagnies aériennes font valoir le décalage entre des billets vendus parfois 30 euros donnant droit à des indemnités de 250 euros, comme le rappelle volontiers l’association Airlines for Europe (A4E). Au Royaume-Uni, une réforme en cours lui donne déjà raison, qui vise à indemiser par pallier, en fonction du prix du billet. Un modèle que le patron de Ryanair, Michael O’Leary, verrait bien transposé au niveau européen. Mais cette logique d’indemnisation ne tient pas compte du fait que les passagers engagent parfois d’autres frais sur les déplacements (hôtels, excursions…), que certains prennent un moyen ou long-courrier en continuation de leur court courrier.

NB : sont concernés par les indemnisations les vols dont l’aéroport de départ est situé dans un pays membre de l’UE, ou l’aéroport d’arrivée et le siège social de la compagnie aérienne dans un pays membre de l’UE.

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