Accor s’arrange avec les «influenceurs»

AccorHotels vient d’établir une « charte de collaboration » avec les « influenceurs ». Elle est bien bonne, celle-là !

Le groupe s’engage ainsi à leur « proposer une expérience de séjour personnalisée et adaptée » à leurs besoins « professionnels ». Car, pour le groupe, si l’influence n’est pas un métier, « il faudrait que ce soit le cas » !

Il s’engage aussi à leur apporter une réponse adaptée à chacune de [leurs] interrogations et ce, dans les meilleurs délais, etc. Les journalistes n’ont jamais fait l’objet d’autant de sollicitude ! En échange, le groupe Accor attend des « influenceurs » qu’ils respectent l’identité de la marque, mais aussi le délai de publication.

Rien, en revanche, sur les compétences exigées ou du moins souhaitées ni, sinon un vague engagement à « construire une proposition tarifaire fondée sur des critères quantitatifs et qualitatifs », rien sur la rémunération, dont on sait qu’elle est la seule vraie motivation des influenceurs, bien au-delà du plaisir de voyager et de profiter de beaux hôtels, comme ils et elles le prétendent. Rien non plus sur leur véritable audience, que la plupart des (prétendus) influenceurs seraient bien en peine de garantir.

Pour quoi faire ?

Mais pourquoi ce besoin de codifier les relations entre influenceurs et marques ? « Il y avait un paradoxe entre notre besoin de véhiculer une information de qualité, pérenne, et le côté éphémère des influenceurs, qui changent beaucoup et ont un cycle de vie assez court », explique Tiphaine Hecketsweiler, Chief Communications Officer chez AccorHotels (photo).

On ne voit pas en quoi cette « charte » changera quoi que ce soit au caractère éphémère, et donc inutile, des « influenceurs », ni comment leur production pourrait devenir pérenne.

Vouloir à tout prix « créer une relation transparente et professionnelle avec les partenaires et leurs audiences », c’est « communautariser » le problème, avec le risque de voir ainsi s’affirmer une profession qui n’existait pas et n’a d’ailleurs pas besoin d’exister. Une telle relation n’a aucune crédibilité : la seule attitude que peut avoir un hôtelier vis-à-vis des « influenceurs », c’est de leur opposer un refus définitif et méprisant.

[Source : L’ADN]

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