Amsterdam-Schiphol : la baisse du trafic, solution à tous les maux ?

L’aéroport d’Amsterdam pourrait de nouveau devoir réduire l’été prochain son trafic, du fait d’une pénurie persistante de personnel. Dans le même temps, la décision de son actionnaire majoritaire, l’Etat néerlandais, de lui imposer dès la fin de cette année une réduction du 12% du nombre de mouvements provoque l’ire du groupe Air France-KLM.

Les files d’attente avaient été énormes l’été dernier, notamment aux contrôles de sécurité. Et l’aéroport de Schiphol avait dû réduire son trafic pour gérer les conséquences de la pénurie de personnel. Il était question ces jours-ci d’une levée prochaine de ces restrictions. Mais l’aéroport peine toujours à recruter. De nombreux postes restent vacants, notamment au niveau des agents de sécurité et des bagagistes. Dans le même temps, le trafic reste soutenu sur de nombreux axes, et s’inscrit même en hausse sur certaines destinations, asiatiques notamment dont la Chine.

Résultat, Schiphol pourrait bien devoir réduire à nouveau son trafic pendant les prochaines périodes de vacances très chargées de mai et de l’été prochain. A moins de trouver rapidement des solutions. L’une d’elle est suggérée par un sous-traitant de l’aéroport : faire payer aux passagers 2 ou 3 euros par valise afin d’augmenter les rémunérations et attirer de nouveaux bagagistes.

Ben Smith, le directeur général du groupe Air France-KLM, a pour sa part indiqué que la composante néerlandaise du groupe avait accéléré le recrutement sur Schiphol afin d’éviter le chaos de l’été dernier. « Je suis tout à fait confiant que d’ici cet été, nous serons en mesure de mettre en place toute la capacité que nous avions initialement prévue« , a-t-il indiqué lors de ses Voeux à la Presse, il y a quelques jours à Paris.

A ces difficultés probablement ponctuelles va progressivement s’ajouter une contrainte autrement plus durable, liée à la décision du gouvernement de coalition néerlandais – sous la pression de sa composante écologique – de plafonner le nombre de vols sur Amsterdam-Schiphol à 440 000 par an contre 500 000 avant la pandémie de Covid-19. Soit une baisse du nombre de mouvements d’avions de 12% à compter de novembre prochain. Une décision qui devrait à terme condamner – entre autres – la desserte Amsterdam-Bruxelles.

Ben Smith, lors du même événement, s’est insurgé contre cette décision de l’État néerlandais (l’actionnaire majoritaire de l’aéroport). Son groupe modernise sa flotte à marche forcée, investit massivement (plus de 2 milliards d’euros par an) dans des avions de dernière génération, moins bruyants et émettant 20 à 25% de CO2 en moins par rapport aux avions d’ancienne génération. Ce qui améliore mécaniquement le bilan carbone et les problèmes de bruit de l’aéroport.

Le patron d’Air France-KLM rappelle que la stratégie de développement d’un groupe comme le sien est basée en partie sur les créneaux disponibles dans son ou ses hubs. Et qu’il est très préduciable, de la part des politiques, de changer les règles du jeu en cours de match. “Les efforts du gouvernement pour réduire les émissions, estime-t-il, seraient plus efficaces s’ils aidaient à augmenter la production de carburant d’aviation durable”. Pour les groupes écologistes, les SAF ne suffiront pas à atteindre les objectifs climatiques, il faut impérativement voler moins. De là à penser que le plafonnement du nombre de vols va naturellement régler le problème de pénurie de personnel de l’aéroport…

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