L’intelligence artificielle pourrait bien être, demain, un formidable outil pour les agences de voyages et les TO. Du moins pour celles et ceux qui seront suffisamment agiles pour en exploiter au mieux ses potentialités. Le World Travel & Tourism Council (WTTC) vient d’ailleurs de s’associer à Microsoft pour publier une série de rapports dédiés au potentiel impact de l’IA dans le tourisme.
L’un d’eux appelle même notre secteur à faire de l’IA une priorité stratégique, fournissant une liste de bonnes pratiques. Une urgence selon Accenture : la transformation des entreprises avec l’IA se produirait plus rapidement que la transition numérique. Un constat qui souligne l’importance pour les acteurs de l’industrie de s’approprier cette expertise, de ne pas rester à la traîne au risque de voir apparaitre une nouvelle concurrrence.
En prendre conscience était clairement le message voulu par les organisateurs du dernier BETravelCongress à Port-Aventura : l’IA générative était au coeur du programme de conférence, aussi bien côté néerlandais avec l’intervention de Dado Van Peteghem (“Comprendre le pouvoir exponentiel de l’IA”) que du côté francophone avec celle de Guy Botson, conférencier, auteur et formateur en marketing digital, spécialisé dans les outils d’intelligence artificielle générative.
Lequel, dans le cadre de son intervention « Les technologies au service de l’homme et de son environnement », s’est fendu de nombreux conseils à l’adresse des professionnels. Il a ainsi recommandé par exemple d’intégrer le plus possible d’informations dans le prompt (l’instruction ou la question formulé par l’utilisateur à l’IA, ndr) « afin d’avoir des réponses plus précises ». De là à imaginer des formations pour concevoir les prompts les plus pertinents possibles…
Le conférencier a aussi vanté les fonctionnalités de la version 4 (payante) de ChaptGPT, et les milliers de mini-applications créées par toutes sortes de personnes, sur la musique, la photo, la vidéo. Avec par exemple une app permettant de résumer une longue vidéo sous forme de texte et dans la langue de son choix.
Guy Botson invite toutefois à vérifier l’information car « le risque d’erreur est bien réel». Philippe Hagelstein ne dit pas autre chose, quand il appelle à la vigilance, notant qu’il ne faut pas prendre les réponses de l’IA pour argent comptant. Au regard des écueils potentiels de l’intelligence articielle, le CEO de Gigatour et président de l’UPAV est convaincu de la valeur ajoutée de l’agent de voyages ayant recours à l’IA, de la réassurance qu’il peut offrir du fait de ses connaisances et de son expérience. Et Philippe Hagelstein de mentionner également la créativité de l’AGV en la matière, ainsi que le gain de temps que peut lui offrir l’IA, surtout sur les circuits.
Guy Botson voit par ailleurs la législation évoluer dans les prochaines années. « Le droit d’auteur aujourd’hui n’existe pas quand un texte, une image et une vidéo sont générés par l’IA, car ils ne sont pas produits par un humain… ». Mais l’on sait que ChatGPT – comme ses concurrents Google Gemini ou Mistral AI – vont piocher dans un contenu déjà existant pour élaborer leurs réponses, « emprutant » des morceaux d’articles (ou de photos ou de vidéo) à droite à gauche. Sans qu’il soit possible de « googliser » des assemblages de mots et ainsi d’identifier la provenance d’une phrase ponctionnée dans un texte existant.
Etudes : les consommateurs prêts à associer voyages et IA
Pour le 25e anniversaire de sa marque phare eDreams, la plateforme de voyage par abonnement eDreams ODIGEO dévoile les résultats d’une étude OnePoll, réalisée auprès de 10 000 consommateurs du monde entier, sur la façon dont l’IA transforme les expériences de voyage des consommateurs. Ses chiffres sont pour le moins surprenants :
. 73 % des personnes interrogées déclarent qu’elles utilisent déjà des outils d’IA pour des tâches liées aux voyages ou seraient intéressées et envisagent de les explorer à l’avenir.
. 86 % des 18-24 ans utilisent l’IA ou se sentent prêts à l’utiliser pour améliorer leurs voyages.
