Une équipe de choc a fait le déplacement depuis Québec pour séduire le marché belge (©Movi Press)

Le workshop de Bonjour Québec, attendu par tous, a tenu ses promesses. Partenaires et visiteurs étaient enchantés de se retrouver, de travailler et même de faire la fête.

Le Chalet Robinson, caché dans les bois, à Bruxelles, était sans doute l’endroit idéal pour ces retrouvailles du secteur autour d’une délégation québécoise venue en force pour rappeler que La Belle Province est toujours bien là. Une quarantaine de prestataires, T.O., agents de voyage et journalistes ont été accueillis comme là-bas : avec un professionnalisme fortement teinté d’enthousiasme et de convivialité. Réceptifs, offices de tourisme régionaux et compagnies aériennes, tous ont déroulé leur tapis d’informations et exprimé leur satisfaction d’être enfin soutenus par une instance supérieure – entendez un ministère du tourisme qui a mandaté une « alliance » pour communiquer de façon proactive sur les marchés internationaux. Sous la marque Bonjour Québec, cette entité est chargée, en ce qui nous concerne, d’entraîner la Belgique francophone dans le sillon de la France. Basique, pourrions-nous dire.

Une relation fluide entre la Belgique et le Québec

Marie-Hélène Hudon, Directrice représentation internationale de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (©Movi Press)

Marie-Hélène Hudon, Directrice représentation internationale de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec est donc chargée d’unir le secteur et de développer des stratégies pour attirer ou consolider les marchés qui, relance oblige, sont fort sollicités par de nombreuses destinations. « C’est vrai que ce que nous développons pour la France est adaptable à la Belgique. Déjà, il ne faut pas traduire. Ensuite, le profil des voyageurs est sensiblement le même : intéressé par la culture, la nature, les rencontres et la gastronomie. Mais il y a aussi cette relation très fluide qui unit la Belgique et le Québec, qui est plus naturelle qu’avec la France. D’ailleurs, alors que le volume des entrées pour les neuf premiers mois de l’année est de 70% par rapport à 2019, il tourne autour de 80% pour la Belgique. C’est encourageant ! » Surtout qu’ici encore, les professionnels reconnaissent que les Belges dépensent plus que la moyenne lorsqu’ils voyagent.

Andrew Germain Gros-Louis, Conseiller marketing pour Tourisme Autochtone Québec (©Movi Press)

Destination classique sur la carte d’un monde qui favorise ce qui bouge et va très vite, le Québec travaille sur ses acquis. Les atouts restent la nature (omniprésente jusqu’aux abords proches des villes, une véritable aubaine) et la culture « créative » (musées, festivals et quotidien fortement imprégné, même en hiver). Et sa marque de fabrique : l’inaltérable accueil chaleureux et généreux – « d’après les sondages » mais on les croit. Montréal et Québec, où on atterrit, restent les deux favoris qu’on aime visiter avant de prendre la route pour explorer les autres régions. « Les voyageurs sont au rendez-vous, nos villes sont toujours humaines et les festivals ont repris. » se réjouit Marie-Hélène Hudon.

Ecotourisme et tourisme durable

Si le Québec n’affiche donc pas vraiment de nouveautés, les opérateurs du secteur s’accordent à miser plus que jamais sur leur image de destination écotouristique et soucieuse d’un tourisme durable « bien au-delà du greenwashing ». La conservation de la nature, à travers la protection de nombreux espaces, parcs et réserves, y est un concept solide. Et le tourisme autochtone est abordé avec tout le sérieux qu’exige une situation encore très sensible, où il est question de reconnaissance et de réparation. Pour encadrer le développement de ce tourisme qui s’inscrit totalement dans la mouvance de la durabilité, l’organisme Tourisme Autochtone Québec veille à la fois à l’authenticité des projets développés et au respect des populations impliquées.

La demande européenne croissante de vivre des expériences au plus près des populations autochtones encourage les initiatives comme des circuits purement touristiques qui traversent les communautés et partagent leurs activités – pêche, chasse, culture et aventure. D’ailleurs, ce tourisme de rencontres est à la carte de tous les réceptifs, même les plus haut de gamme. Pierre Demers, de Destination Canada, un opérateur venu nouer des contacts avec les T.O. belges et les agences à la recherche de voyages sur mesure, note que cette approche « indispensable » fait désormais partie intégrante de l’expérience de voyage.

Tourisme autochtone, pas folklorique

Des contes et des danses pour partager une culture qui fait bien partie de l’offre touristique du Québec (©Movi Press)

Andrew Germain Gros-Louis, Conseiller marketing pour Tourisme Autochtone Québec assure : « Il s’agit bien d’une offre touristique mais pas folklorique. Nous partageons nos traditions mais on ne s’adapte pas à la demande. Nous utilisons les outils d’aujourd’hui pour nous raconter dans le respect de notre histoire. » Ainsi l’hôtel-musée Premières Nations de Wendake, à quinze minutes de la ville de Québec, est la vitrine interactive de la culture toujours bien vivante des habitants de la réserve autochtone de Wendake. Musée, activités, représentations immersives, expériences multimédia, hôtel-boutique, restaurant, tout est inspiré par leur histoire et l’ensemble est géré par la communauté du peuple Wendat. « Pour nous, c’est une formidable occasion de pouvoir travailler comme on vit, en restant nous-même. Les jeunes générations sont de plus en plus attirées par cette possibilité. »

Invité d’honneur à l’inauguration des Plaisirs d’Hiver, le week-end dernier à Bruxelles, Tourisme Autochtone Québec a multiplié les démonstrations de chants et de danse. L’an prochain, l’association sera l’hôte d’honneur et sera présente tout au long de la manifestation. Au Chalet Robinson, après avoir chanté, déclamé des contes et dansé en costumes traditionnels, ils ont entrainé les participants dans une farandole digne des plus belles fêtes de fin d’année.

L’aérien – véritable moteur

Geneviève Brisson, Déléguée générale à la Délégation générale du Québec à Bruxelles, a rappelé les liens forts qui unissent la Belgique et le Québec (©Movi Press)

Air Canada et Air Transat, les piliers de l’ouverture du Québec à l’Europe, se réjouissaient évidemment de cet élan de communication et de projets sur le marché européen. Tom Albrand, Sales manager Belgium-Luxembourg et Marketing manager Benelux-Suisse-Allemagne Air Transat, ne cache pas qu’il a trop longtemps eu l‘impression de jouer le rôle d’office de tourisme auprès des agents de voyage et qu’il est temps que Bonjour Québec prenne le relais. « On essayait de combler le vide mais ce n’était pas notre job. On sent que la donne change et qu’on va travailler ensemble. » Pour célébrer ce nouveau départ, Air Canada a sponsorisé une tombola avec un très beau package « Vol Bruxelles-Montréal + 7 nuits d’hôtels + location de voiture », et c’est Elke De Winne, General manager USA Travel – Canada Travel, qui profitera du voyage gagné pour consolider son offre.

Air Transat – 35 ans au service du Québec

On l’épingle, parce que la compagnie québécoise, et fière de l’être, fête cette année son 35ème anniversaire – un événement VIP se déroulera d’ailleurs à cette occasion, à Bruxelles au Mont des Arts, ce 30 novembre. Interrogé sur la parenthèse hivernale des vols au départ de Bruxelles, Tom Albrand a expliqué cette vacance par le business model de la compagnie qui consiste à orienter les appareils vers les Caraïbes et le retard d’Airbus dans la fourniture de trois nouveaux appareils. Il rappelle que les vols au départ de Paris couvrent toute l’année. « Avec le TGV Air, la réservation et le tarif unique permettent de partir de Bruxelles-Midi et Lille-Europe. Dès le 12 décembre, il ne faudra plus retirer son billet au guichet de la gare car la réservation pourra s’effectuer en ligne et le billet digitalisé – l’offre TGV+vol sera alors présente sur le site de la compagnie et dans les systèmes de réservation. »

Le transporteur aérien précise que, depuis la levée complète de toutes les restrictions liées au covid, au 1er octobre, les réservations sont reparties à la hausse et la grille horaire des vols est à nouveau complète – ce qui permet, à ce jour, de ne pratiquer qu’une augmentation directement liée à la hausse du carburant.  « Le choix d’une flotte moderne, avec nos Airbus A321LR qui consomment 15% de carburant en moins et réduisent de 50% nos émissions de carbone, contribue à cette volonté de maintenir des prix très compétitifs. » Et d’ajouter que ces appareils atténuent également le bruit à l’intérieur de la cabine de 50% et que l’aménagement Air Transat propose une classe Eco et une classe Club « qui se situe entre la Premium Economy et la Business de la concurrence ».

Un budget pour la Belgique francophone

Dans les travées du workshop, tout le monde s’est félicité de cette soirée qui laisse entendre l’amorce d’une nouvelle ère – avec plus de communication, plus de moyens, plus de partenariats. Certains ont néanmoins tempéré l’enthousiasme des organisateurs en évoquant, au regard de leur propre expérience, des chiffres un peu surestimés et une relance plus calme. Notant que le Québec est une excellente destination qui a évidemment fait ses preuves depuis très longtemps – et devrait donc penser davantage aux jeunes générations. « Les festivals et les populations autochtones, c’est pour les plus de quarante ans. Les plus jeunes, même s’ils parlent de partir en camping-car dans la nature québécoise, finissent encore par choisir New York… C’est une réalité à ne pas négliger. » analyse notamment Geert Raes, Managing director de Wings & Wheels, spécialiste de la destination.

Marie-Hélène Hudon annonce pourtant bien un budget dédié à notre marché francophone belge. Et donc un soutien clairement BtoB avec des incentives, des modules de formation à destination des agents de voyages et des T.O., des famtrips et des reportages dans la presse. Avec, notamment, un objectif très clair : « Convaincre les voyageurs belges et européens que nous avons bien quatre saisons, qu’il n’y a pas que l’été et l’automne et que l’hiver est aussi un formidable terrain d’exploration. »

En pratique
. Le Canada demande une autorisation de voyage électronique (AVE) facilement disponible en ligne, au prix de 7$ et d’une durée de 5 ans.
. www.bonjourquebec.com
. www.aircanada.com et www.airtransat.com
. https://canadadecouverte.com/

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