Bons baisers de Madrid

Sans doute la capitale du royaume espagnol souffre-t-elle de manque d’image par rapport à sa vieille rivale catalane Barcelone, d’où cette opération de charme réalisée par les autorités touristiques madrilènes.

Un des voyages d’étude proposés par l’office du tourisme espagnol concernait la capitale Madrid. Celui-ci était plus particulièrement dirigé vers le marché MICE.

Moi qui n’avais plus mis les pieds sur la Puerta del Sol depuis des années, je me suis dit que c’était une belle occasion d’aller voir comment la ville avait évolué. Par contre, pour les autres participants venus d’Allemagne, d’Italie, d’Écosse ou d’Irlande, c’était une réelle découverte, la preuve que cette opération avait toute sa raison d’être.

L’hôtel qui nous a reçus est un ancien palace, construit en 1912, le bâtiment est donc toujours en style Art Nouveau, ce qui est patent par l’immense coupole qui couvre ce qui sert aujourd’hui de salle de restaurant. L’anecdote amusante à propos de cet hôtel, c’est que pendant la guerre, il a été transformé en hôpital militaire et sa cave en morgue ! De nos jours, le directeur avoue que cette cave bien fraîche convient parfaitement pour stocker les bonnes bouteilles.

Visant la clientèle d’affaires, l’organisation nous a fait visiter plusieurs hôtels 5 étoiles. Je ne me doutais pas qu’il pouvait y en avoir autant et c’est sans doute parce que l’on peine à les remplir qu’on nous les a montrés.

Vous me direz que par le monde, rien ne ressemble plus à un hôtel qu’un autre hôtel, mais justement, ce n’est pas le cas à Madrid.

En effet, toutes les grandes marques ont racheté des bâtiments historiques (principalement XIXème ou début XXème) et les ont transformés en hôtel.

Ce qui conjugue le confort moderne et le charme de l’ancien. Ils ont presque tous aménagé une terrasse sur le toit (parfois même avec piscine) d’où l’on a une vue époustouflante sur la ville et ses collines environnantes. C’est vraiment unique de voir tous ces grands bâtiments bordant la Gran Via et les grandes avenues qui ont des statues de bronze au faîte de leur façade. On peut y voir la louve romaine, des chars tirés par des chevaux, un aigle ou un ange, c’est cela qui donne à Madrid sa spécificité.

Sachez que si vous avez l’intention d’envoyer des clients là-bas (même si ce n’est pas MICE), ils succomberont très certainement devant la beauté du Paseo du Prado. C’est un boulevard arboré qui va de Cibeles à la gare (principale) d’Atocha.

Cibeles est un rond point orné d’une fontaine monumentale et bordé entre autres par le palais de Cibelès (aujourd’hui devenu hôtel de ville) et le palais du Marquis de Linarès, folie d’un richissime bourgeois anobli du XIXème siècle dont le luxe est accessible à toute personne qui veut louer une des salles pour y organiser un cocktail ou un banquet.

La grande fontaine suivante est celle de Neptune, dieu des mers souvent placé dans un jaillissement d’eau douce. De plus, tout au long de cette promenade on rencontre des fontaines plus petites et des statues. Le soir, tout cela est illuminé et c’est encore plus féérique. A gauche en allant vers la gare, se trouve le musée du Prado et le jardin botanique. Derrière, se trouve le fameux parc du Retiro. Cet ensemble est en passe d’être reconnu comme patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

Je tiens beaucoup à souligner que l’on peut s’y promener le soir en toute sécurité, on n’y rencontre pas des gens à la mine patibulaires, des drogués, des bourrés et des mendiants, ce n’est pas comme à Liège !

Madrid, c’est aussi quelques belles pinacothèques. La plus connue est le musée du Prado où il est conseillé de réserver son entrée, car, comme pour le fameux palais de l’Alhambra, le nombre de visiteurs est strictement limité.

Ce problème n’existe pas pour les deux autres musées : le Reina Sofia, musée d’art moderne où l’on peut admirer des toiles des génies espagnols que sont Miro, Picasso et Dali et le musée Thyssen, qui lui montre une collection internationale. En ce moment, on peut d’ailleurs y voir une exposition temporaire de Magritte.

Dans le moins culturel, je vous signale qu’à l’instar des veilles boutiques du Marais à Paris, Madrid a su conserver des façades un peu vieillottes qui abritent des bars et des restaurants de tapas, mais également des maisons de bouche où l’on vend du turron et autres spécialités sucrées. Cela me plaît beaucoup, mais cela plaît certainement aussi aux étrangers venus de pays lointains où les devantures modernes et pleines de néons existent, mais pas cela.

Ce qui était nouveau pour moi, ce sont les quartiers d’affaires qui ont poussé en dehors du centre, notamment celui qui est proche du stade de football du Réal : tours d’appartements, de bureaux ou hôtels, la nouveauté n’a rien d’emblématique. Bien qu’y étant passée il n’y a pas si longtemps, je ne me souvenais pas que le nouvel aéroport de Barajas soit aussi grand. Bien qu’il y ait des tapis roulants à certains endroits, sa traversée prend du temps et fait mal aux pattes.

Si vous n’aimez pas trop marcher, Madrid dispose de transport touristique, outre les traditionnels transports en commun.

C’est ainsi que vous trouverez comme un peu partout des bus rouges dits hop on, hop off, mais également des petits véhicules ouverts pouvant emmener 7 à 8 personnes. Certains sont même électriques et donc baptisés « écotuktuk ».

Bref, comme indiqué sur le sachet (en papier) qui contenait le programme : MADRID VOUS TEND LES BRAS !

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