Discriminations de genre : hôtesses et stewards en première ligne !

La lutte contre les discriminations de genre s’invite dans le secteur du transport aérien. Certaines compagnies aériennes ont d’ailleurs humé l’air du temps et bien compris tout intérêt qu’elles avaient à se montrer engagées sur ces questions. L’australienne Qantas vient ainsi d’annoncer qu’elle abandonnait les uniformes genrés, qu’elle allait remplacer les anciennes catégories d’uniformes «masculins» et «féminins». Autre changement : le personnel de cabine masculin est désormais autorisé à se maquiller ; le personnel féminin peut en revanche s’en passer, et abandonner les talons hauts.

C’est davantage sous la pression que d’autres compagnies aériennes adaptent leurs règles internes. Ainsi, interpellée par l’Inspection du Travail de Catalogne saisie par l’un des syndicats de Vueling, cette dernière avait annoncé en mars dernier qu’elle était en train de réviser les consignes données aux stewards et hôtesses. Pour celles-ci, finis les chaussures à talons, le fond de teint et le mascara obligatoire. Un nouveau guide sur les conditions esthétiques imposées au PNC (personnel naviguant commercial) fixe des orientations de maquillage qui ne sont ni obligatoires ni genrées.

Avant même Qantas et Vueling, d’autres compagnies avaient déjà mis en place une politique d’inclusivité. Alaska Airlines avait conçu, pour ses hôtesses et stewards, des uniformes «qui s’adaptent à toutes les morphologies». L’Ukrainienne SkyUp Airlines avait pour sa part abandonné les jupes et talons des hôtesses par des pantalons et des baskets. Un interminable procès a également opposé Air France à l’un de ses stewards qui portait des tresses afro.

Dans la lutte contre les discrimations, d’autres critères sont probablement moins “dans l’air du temps” que le genre ou la couleur de peau. L’âge et le poids témoignent pourtant d’une évolution majeure de l’idée qu’on se faisait autrefois d’une hôtesse ou d’un steward, soit “un physique harmonieux, avec le rapport taille-poids en adéquation». On peut ainsi constater la jeunesse des hôtesses et stewards de certaines compagnies aériennes, et se demander si les autres ne sont invité à travailler au sol passé un certain âge…

Aux Etats-Unis, des compagnies aériennes telle American Airlines vantent l’âge de leurs hôtesses. En Asie beaucoup moins… Sur un autre registre, celui du poids, des transporteurs tels Thai Airways et Turkish Airlines ont été dénoncés pour avoir interpellé des PNC sur un indice de masse corporelle trop important… La palme reviendrait-elle à Aeroflot ? La compagnie aérienne russe, avant la crise du Covid, aurait banni certaines hôtesses de ses vols internationaux, au motif qu’elles étaient « trop vieilles, grosses et moches ». Et méchantes au point de s’en être offusquées ?

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