Ecotourisme, tourisme vert et… marketing vert

On s’y perd un peu dans les appellations. Sous la poussée de lobbies très puissants, le “vert” est en effet devenu à la mode. Il est partie intégrante de la bien-pensance. Et il est aussi un outil de marketing, le plus souvent très hypocrite.

Le marketing écologique a commencé dans l’industrie hôtelière, avec par exemple le savon disponible en chambre dans des flacons en plastique fixés aux murs. Ou encore avec l’étiquette collée dans les salles de bain, invitant le client à utiliser plusieurs fois les serviettes. C’est un tout petit effort, mais on peut se demander si le véritable but n’est pas d’attirer la sympathie du client sensible aux préoccupations écologiques, rien de plus.

Certains hôtels vont plus loin. J’ai connu un hôtel qui possédait un poulailler sur son parking. Les déchets de cuisine étaient donnés aux poules qui en échange donnaient leurs œufs : circuit on ne peut plus court. Un autre dont le restaurant se nommait “35” parce que tout ce qui y était servi provenait d’une zone de 35 km à l’entour.

De nombreux TO (souvent les plus gros) proposent des séjours qualifiés d’”écotouristiques”, simplement parce qu’on y propose des activités en plein air ! Mais les préoccupations des populations locales quant à la protection de leur territoire, de leurs coutumes, de leur économie locale ne sont pas prises sérieusement en compte. D’autres TO se lancent dans des offres de produits alternatifs, comme le “woofing” qui propose des vacances économiques et bio partout dans le monde ; ou la vente de séjours dans des cabanes construites dans les arbres : c’est très sympa, mais n’aurait-il pas mieux valu laisser ces arbres dans leur fonction d’arbre ?

Alors, qu’est-ce que l’écotourisme ? Ce n’est en tout cas pas un tourisme réservé à une frange de la population qui vote nécessairement pour des partis écolo. C’est un tourisme respectueux non seulement de l’environnement, mais aussi des hommes et femmes qui y vivent, y travaillent, avec lesquels le touriste peut entrer en contact, et parler, partager des expériences de vie. On revient au tourisme expérientiel décrit ces derniers jours, mais avec en plus une préoccupation essentielle : celle de ne pas déranger le territoire et ceux qui y vivent. C’est évidemment tout à l’opposé du surtourisme. Cela demandera encore des décennies avant que le touriste “de base” comprenne cela et s’y adapte. Mais s’il ne le fait pas, il participera à la mort du tourisme telle qu’elle est programmée par certains mouvements les plus radicaux.

Nous avons donc tous une obligation d’éducation ! Commençons déjà par la propreté des sites. Pourquoi peut-on se promener en Suisse ou en Norvège sans voir aucun déchet au sol, alors qu’ailleurs ils font en quelque sorte partie du paysage ? L’éducation à la propreté dans ces deux pays agit comme un exemple sur les visiteurs. Pourquoi serait-ce impossible ailleurs ?

Marc Dans

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