La gastronomie est une composante essentielle du tourisme

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Quand le guide Michelin est né il y a plus d’un siècle, il était avant tout un guide routier, indiquant les lieux à visiter, les stations-services et garages, les endroits où loger et se restaurer. C’était donc avant tout un guide de tourisme, avant de devenir un guide gastronomique. On attend d’ailleurs avec impatience le guide France 2022. Pas mal de touristes, plutôt bien nantis, programment leur circuit de vacances en fonction des restaurants étoilés où ils pourront faire étape.

L’émission Top Chef, je la regarde depuis 12 ans, et je l’ai toujours adorée. Elle me donne à la fois l’eau à la bouche, un peu de technique, du suspense, de l’émotion, du plaisir : tout y est. Mais cette année, c’est un peu trop. Cela se voit dans les réflexions du jury. On est passé du «c’est très bon» au «s’est très intéressant».

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Pour décoder, disons que si le goût est toujours important, il l’est semble-t-il moins que les associations biscornues. On demande maintenant de faire des desserts avec des produits de la mer ou en tout cas d’origine animale, on introduit des techniques très particulières de cuisson, que personne ne peut faire chez soi ; on demande de l’esthétique, ce qui n’est pas mal vu qu’on mange aussi avec les yeux. Qu’on n’oublie pourtant pas que manger est un plaisir avant tout gustatif, le visuel est seulement un corollaire, et on demande même maintenant d’ajouter du sonore et du tactile !

J’adore bien manger, mais il ne faut pas oublier que la fonction première de manger, c’est se nourrir, et le but final c’est de ne plus avoir faim. Quand je vois la taille de certaines portions, j’ai parfois envie de me renseigner pour savoir s’il y a une baraque à frites près du restaurant. Bien sûr, cette cuisine super élaborée est faite pour des menus-dégustations de 5 ou 7 plats, et dans ce cas on peut espérer qu’à la fin du repas on n’aura plus faim.

Mais quand même, je regrette les premières années de Top Chef, où l’on demandait aux candidats de préparer (et revisiter un peu) le plat emblématique de leur grand-mère, ou celui qui avait leur préférence quand ils étaient enfants.

Nostalgie… Toute nourriture passe avec le temps, mais pas le souvenir de certains plats, dans tel restaurant du Périgord, de Toscane ou de Catalogne.

1 COMMENTAIRE

  1. Tout à fait d’accord avec toi et tes « regrets » Top Chef. Cela n’est, le plus souvent, plus que du show et c’est fort regrettable.
    Autre chose qui me dérange très fortement dans la restauration d’aujourd’hui : il ne restera bientôt plus que des menus au menu ce qui fait que l’on t’oblige à manger ce que le chef a décidé de mettre dans ton assiette… Plus regrettable encore : l’exemple vient du haut et des restaurants les mieux cotés par le Michelin, qui, au lieu d’adouber cette tendance, devrait la réprimer. Corollaire immédiat : tu es à peine sorti du restaurant que tu ne te souviens même plus de ce que tu as mangé et tu es obligé de dire que c’était bon…
    Quand je vais au restaurant j’ai envie de manger ce qui me fait plaisir et non pas ce que l’on m’impose. J’ai envie de choisir à la carte. Je paye pour cela.
    C’est un peu comme si tu entrais dans un magasin de chaussures où tu devrais te contenter de donner ta taille et tu repars avec 3 paires que le marchand aura choisi pour toi…
    Drôle de société où on a pris l’habitude de décider pour toi… Et les « veaux », comme disait le Général, sont contents. Infantilisation quand tu nous tiens…

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