L’aviation et ses problèmes

Il est toujours instructif et passionnant de lire le bimensuel américain Aviation Week & Space Technology ; non seulement parce que cette revue est très bien faite, particulièrement bien informée, mais aussi parce qu’elle nous apporte souvent une vision venue d’outre-Atlantique.

Nous avons donc parcouru pour vous le dernier numéro, qui relate ici et là quelques problèmes actuels de l’aviation commerciale, et qui nous touchent ou nous toucheront un jour ou l’autre.

Méfiance des pilotes sur la remise en service du B.737 MAX | Pagtour

Boeing-Boeing

Commençons par les problèmes de Boeing. La société de Seattle a vraiment du mal à se sortir d’une situation inextricable.

Après avoir dû revoir entièrement son système d’aide au pilotage -lui-même imposé par un rééquilibrage total de l’avion suite à l’acquisition de moteurs beaucoup plus gros- voilà que deux autres problèmes ont été mis à jour par l’organisme US de contrôle (la FAA) : des débris de toutes sortes dans les réservoirs, qui pourraient causer l’arrêt des moteurs, et un système de câblage peu sûr et à revoir entièrement.

Finalement, pour Boeing, la mise à l’arrêt de quasi toutes les compagnies est une bénédiction, et à tout le moins du temps de gagné.


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Le capitalisme en question

Autre analyse pertinente, et qui concerne encore Boeing : c’est la remise en question de la rémunération des actionnaires ; ou si l’on veut, le questionnement sur le capitalisme pur et dur. Pour l’exercice annuel 2017-2018 de Boeing, ce sont près de 13 milliards de dollars de dividendes qui ont été distribués à ses actionnaires.

Et pendant ce temps (il n’y avait pas encore eu d’impact des crashes et les ventes du 737 MAX étaient au top) la section R&D ne recevait que 2,1 milliards, pour se pencher éventuellement sur un nouveau modèle appelé MMA (Middle of the Market Aircraft) susceptible de concurrencer la gamme NEO d’Airbus. Étonnant, non ?


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L’argent public

Troisième problème soulevé par le magazine américain, et qui se résume en un titre :

IATA : industry needs $200 billion from governments. Voilà donc une organisation qui impose depuis des années ses lois aux compagnies aériennes et surtout à leurs utilisateurs, qui a été en première ligne dans le combat contre les compagnies nationales recevant des aides d’Etat, qui a tout fait pour supprimer les commissions du plus grand réseau de ventes au monde : celui des agences de voyages, qui a imposé à celles-ci un BSP de plus en plus strict (avec aussi de bons côtés, soyons justes), et qui maintenant réclame 200 milliards d’argent public, chose qu’elle avait en sainte horreur jusqu’il y a peu.


Ecole de parachutisme de Lyon Corbas Opération GRAND Nettoyage !

Grand nettoyage

Plus particulier peut-être, mais intéressant : cette crise du covid-19 a obligé la plupart des compagnies à revoir de fond en comble (c’est le cas de le dire) leurs procédures de nettoyage des avions !

Il est vrai qu’un avion est, par définition, un espace confiné occupé par de nombreuses personnes venant de tous les horizons, porteurs potentiels de tout un tas de maladies, sans compter les insectes qui montent à bord sans y être invités dans les escales les plus exotiques.

Cela ne pourra être que profitable à l’avenir. Ce qui serait magnifique, c’est que l’on consacre aussi plus de place pour le passager ! Mais ne rêvons pas.


WE NEED YOU | Le 8 assure

Douille ou spic & glish ?

Et enfin, un petit article sur le Brexit. La Grande-Bretagne s’apprête à quitter l’EASA, c’est-à-dire l’European Union Aviation Safety Agency, l’organisme européen qui vérifie tout ce qui concerne la sécurité dans le monde de l’aérien.

Une décision qui relève bien plus de l’idéologie que du pragmatisme, puisque des pays comme la Suisse ou la Norvège sont bien membres de cet EASA. Mais la décision est bien dans la lignée de l’axe anglo-saxon qui se crée plus encore depuis le Brexit.

A cet article, nous joignons cet autre qui concerne l’emploi de la langue anglaise par les pilotes du monde entier. Ici, c’est un lecteur qui est outragé par le mauvais anglais de beaucoup de pilotes, et donc par la menace de mauvaises communications entre l’avion et le contrôle aérien.

On peut admettre que se soit un problème. Là où les propos du lecteur sont outranciers, c’est quand il dit : « Vous pouvez voler vers Madrid ou Paris n’importe quand, et vous constaterez que 50% des communications cruciales du contrôle aérien se font en espagnol ou en français. Aussi longtemps que nous tolérerons cette arrogance, tous nos autres efforts porteront peu de fruits ».

On se demande bien où est l’arrogance ! Surtout venant du monde anglo-saxon qui est le plus souvent bien incapable de dire deux mots dans une autre langue que la sienne, et qui ne fait aucun effort pour être mieux compris : le monde entier n’a qu’à parler anglais ! Pitoyable.

 

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