Le grand retard du train avant son grand retour ?

Je ne parle pas ici des retards sur l’horaire prévu : quand ils sont accidentels, on se dit que ça peut arriver. Quand ils sont récurrents sur une même ligne, tous les jours, je me suis toujours demandé pourquoi on n’adaptait pas l’horaire aux réalités.

Mais soit, le retard que je mets en cause est le retard structurel d’un moyen de transport qui ne s’adapte pas -ou trop lentement- aux conditions du marché. Est-il normal et admissible que le train coûte bien plus cher que l’avion sur des distances moyennes ? Il y a bien eu quelques tentatives de train low-cost, mais c’était au détriment de la rapidité du trajet : perdre plus d’une heure sur un Bruxelles-Paris par rapport aux TGV, non, merci. Sans compter que le train offre peu de services, même par rapport aux LCC de l’aviation.

On dirait bien que depuis l’arrivée du TGV dans les années ’80, on avait atteint un niveau de développement définitif, plus rien n’était nécessaire au chemin de fer puisqu’on avait la grande vitesse. Mais entretemps, on a supprimé des services pourtant importants, grâce surtout à la sous-exploitation du rail durant la nuit. Les Wagons-Lits ont quasi disparu sauf sur quelques trains privés d’exception ; les trains auto-couchettes aussi, qui permettait de gagner quasi deux jours de vacances et d’arriver frais et dispos assez près de sa destination. Pour les plus jeunes, rappelons que l’on prenait le train à Bruxelles ou à Liège (et aussi en Flandre) pour atteindre des destinations comme Brive, Barcelone ou Bordeaux, et aussi la Suisse et l’Italie.

La sous-exploitation du rail, surtout la nuit, continue. Il est temps que les chemins de fer se réinventent, en faisant d’énormes efforts sur les prix surtout, sur le service à bord, sur l’information à bord, le confort avant et pendant le trajet, sur le choix des destinations aussi, en s’adaptant à la demande.

On attend avec curiosité les nouvelles lignes nocturnes annoncées : Vienne-Bruxelles, Amsterdam-Nice, le retour des accès à l’Espagne et l’Italie, une présence sur le marché des city-breaks. Le train n’est pas juste un service public pour navetteurs, il doit s’adapter aussi au tourisme et à la demande de notre secteur. Il y a du boulot.

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