Le marasme de l’hôtellerie bruxelloise

Sans nous pencher sur le MICE pour lequel la situation est plus grave encore, posons-nous la question de savoir ce qu’il en est du créneau « tourisme » dans notre capitale, qui avait réalisé durant ces 15 dernières années on effort considérable pour atteindre une quasi parité tourisme-MICE avent la crise.

Le directeur du Thon

Hotel Bristol (naguère connu sous le nom de Bristol Stéphanie) déclarait dimanche soir que le taux d’occupation de ce dernier week-end avait été de 30%. Nous pensons qu’il n’est pas le seul hôtel bruxellois à afficher ces taux très médiocres : c’est que le problème est profond. Même si ce sympathique directeur ajoutait qu’il espérait doubler ce chiffre pour le week-end de Pâques.

Faisons donc le tour du problème, dans le segment tourisme uniquement puisqu’on ne peut comparer un week-end en période de vacances avec un jour de semaine hors vacances. Disons d’amblée que cet excellent hôtel ne jouit pas de la meilleure implantation pour les touristes : on sait que Bruxelles se remplit selon un plan précis : les abords de la Grand-Place en tout premier lieux, ensuite le quartier Nord, puis le « haut de le ville », le quartier Léopold, et enfin le reste. Cela fait des décennies que c’est comme cela, et des « marketers » en hôtellerie auront beau inventer des noms tels que « Mercure City Centre » pour un hôtel situé chaussée de Charleroi, il est un fait que tout le monde veut être en plein centre-ville.

C’est au centre-ville que se trouvent le plus grand choix de restaurants et d’attractions culturelles. Encore faut-il que ces dernières existent encore et soient accessibles, après le drame qu’on leur a fait subir. Nous faisons ce constat : il manque cruellement d’événements à Bruxelles. Et par événements, nous entendons non quelques initiatives plus ou moins vertes, plus ou moins bobo, plus ou moins locales, mais de vrais événements à pouvoir d’attractivité au moins national.

Bien sûr, le « nouveau » Palais 4 du Heysel en propose régulièrement, et c’est tant mieux. Mais ils ne servent que très peu à l’hôtellerie bruxelloise, en attirant avant tout une clientèle jeune qui n’a pas envie de payer un hôtel en plus du spectacle, et à qui on offre de stationner les voitures hors la ville. Ce qui est très bien aussi, mais qui fait de Bruxelles une ville dite « apaisée », c’est-à-dire sans réelle animation durant les week-ends et les vacances.

Ce qui ne va pas arranger les choses, c’est cette proposition de revenir aux dimanches sans voitures comme dans les années 70 : la joie pour les cyclistes du dimanche mais encore une fois un drame pour de nombreuses autres catégories de personnes, comme les clubs sportifs privés de compétition, les familles privées de visites, et bien sûr les touristes qui voulaient passer le week-end à Bruxelles et qui jamais plus ne se feront piéger.

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