Le mauvais combat de Greenpeace

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Lors d’un récent entretien avec la rédaction de DéplacementsPros, Jean-François Juillard, le directeur général de Greenpeace France, a fait des déclarations qui nous laissent sans voix.

Si durant les années Mitterrand, Greenpeace a joui d’une large sympathie après l’affaire du Rainbow Warrior, coulé par les services secrets français alors qu’il voulait empêcher des essais nucléaires à Mururoa, on peut aujourd’hui s’interroger sur les vraies préoccupations du mouvement. Citons quelques extraits de cette déclaration dans DéplacementsPros :

« Le trafic aérien est avant tout réservé aux actions de solidarité internationale, aux urgences médicales, aux déplacements professionnels et scientifiques les plus essentiels ainsi qu’à certains voyages personnels. »

La diatribe de ce penseur est exclusivement tournée contre l’aviation au service du tourisme, et aucune autre source de pollution n’est citée. Il est évident que l’aviation est prise ici non comme un moyen de transport en commun rapide et efficace, mais comme un symbole, et même l’unique symbole d’une société honnie, celle développée par le monde occidental.

Rappelons encore deux ou trois chiffres : l’avion est responsable de 2 à 3% maximum des émissions de gaz à effet de serre, contre -par exemple- 8% pour l’industrie textile, 15% pour le chauffage domestique, et les plus gros pollueurs sont évidemment l’industrie en général, et les transports routiers. Sur les 23% des émissions totales dues au transport, 98,3% sont dues au transport routier, et dans ce pourcentage, la voiture individuelle est quasi négligeable. Ces chiffres proviennent du site officiel climat.be.

Mais revenons à nos moutons : l’aviation au service du tourisme

C’est elle, et elle seule qui est visée par Greenpeace, non à cause de sa pollution puisqu’on vient de démontrer qu’elle est très faible, mais par le symbole qu’elle représente. Il s’agit de faire croire que le tourisme est une « activité » réservée aux méchants occidentaux, et parmi eux à la classe des riches. C’est donc une lutte des classes comme aux plus belles heures du communisme, et elle ne tient pas compte deux facteurs essentiels.

Primo, les vacances sont loin d’être un luxe. Les prix très bas demandés par une frange importante de la clientèle en sont la preuve. Les gens se saignent parfois pour pouvoir bénéficier de vacances, qui sont la juste récompense d’un travail effectué durant toute une année.

Deuxièmement, le raisonnement des associations écologistes ne prend jamais en compte l’emploi généré par toute l’industrie du tourisme, un emploi qui s’ouvre d’ailleurs à des personnes peu qualifiées autant qu’aux entrepreneurs.

Ceci est bien la preuve que le combat mené par Greenpeace et d’autres est un combat politique avant tout : il s’agit de saper le modèle économico-social qui a réussi dans le monde occidental, pour le remplacer par une idéologie communisante dont on n’a jamais vu aucun exemple positif dans le monde qui ait fonctionné.

Nous nous étions promis, chez PagTour, de ne pas faire de politique

Mais nous nous étions aussi promis de défendre l’ensemble des professions concernées par le voyage en général, et par le tourisme en particulier. Les propos de Mr Julliard prouvent sa méconnaissance de nos professions. Il est prêt semble-t-il à accepter, l’avion pour (nous recitons) : des actions de solidarité internationale, des urgences médicales, des déplacements professionnels et scientifiques les plus essentiels ainsi qu’à certains voyages personnels. Pas de souci pour les ONG comme la sienne…

Comme nous le disons régulièrement à nos étudiants, sur les 100.000 mouvements d’avions quotidiens dans le monde (hors covid bien sûr), ce ne sont évidemment pas des touristes qui les empruntent un mardi du mois de novembre. Ces vols sont remplis justement avec ces catégories de gens encore admises par Greenpeace.

Il en est de même pour la problématique des bateaux de croisières, ces 350 navires dédiés au tourisme, contre les centaines de milliers de transporteurs polluants. Aucun autre secteur que l’aviation et la construction navale n’est engagé aussi loin dans la recherche de la moindre pollution, dans le développement de nouveaux carburants, dans la réduction du bruit, etc.

Même le vélo fait moins bien, puisqu’en développant à grande échelle le vélo électrique, il a besoin de batteries qui ne se remplissent pas toutes seules…

Mais cela, Mr Julliard fait semblant de l’ignorer, et de ce fait, il perd pour nous toute sa crédibilité et celle d’un mouvement qui, il y a 40 ans, suscitait la sympathie, voire l’adhésion. Aujourd’hui, nous ne voulons pas du monde promis par l’écologie politique, nous voulons d’un monde qui se préoccupe de l’environnement, au travers de l’éducation.

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