Hôtels du futur (et même du présent). Il existe déjà des hôtels sans plus aucun personnel, si ce n’est le « house keeping » que le client ne voit jamais. A l’arrivée, on introduit sa carte de crédit dans une machine qui distribue alors une carte magnétique et un numéro de chambre. D’autres machines délivrent des boissons, des en-cas, et même des repas chauds emballés sous vide.
Cela peut convenir à quelques hommes d’affaires très pressés ou particulièrement timides, mais est-ce bien le type d’hôtellerie que nous voulons ? L’expérience connue à Bruxelles il y a une quinzaine d’années n’a pas convaincu, loin s’en faut. Et soyons honnêtes : c’était plus une tentative de gagner de l’argent que de rendre un service véritable.
Moyens de paiement sécurisés
Il existe aussi des serrures intelligentes, qui retiennent tous les mouvements, ceux du client ou ceux du « house keeping ». Nous avons connu des cas où cela fut bien utile, pour une fausse accusation de vol. Mais dorénavant on va plus loin.
Comme dans les servies secrets, on parle d’une serrure qui fonctionnerait avec l’iris de l’œil, ou mieux (ou pire ?) encore, avec l’ADN du client, lequel permettra aussi le paiement en ligne ! Il faudra juste en laisser un peu à la réception, selon la méthode maintenant bien éprouvée de la tige dans le nez.
Recyclage en tous genres
Et puis l’écologie s’invite de plus en plus dans l’hôtellerie, et c’est très utile. C’est bien de faire appel à de l’énergie durable, de promouvoir des produits neutres et recyclables, de demander aux clients de conserver leurs serviettes de bain durant quelques jours…
On veut aller plus loin. Un exemple qui nous a marqué : l’hôtel Ibis de Mons a son propre poulailler ! Les œufs proposés le matin en proviennent, évidemment, et les déchets de cuisine y sont consommés : un bel exemple d’économie, auquel on rajoutera encore des murs de béton recouverts de plantes grimpantes : c’est plus joli et cela pompe un peu de CO2.
L’agréable et l’utile
Le bien-être sera de plus en plus une composante de l’hôtellerie de demain. Et là, évidemment, si c’est agréable, c’est nettement moins écologique. Il faut de l’eau et de la chaleur pour faire fonctionner un spa.
Le bien-être ne se limitera plus à quelques soins-visage ou un massage relaxant : on proposera au client de véritables programmes de remise en forme et soins préventifs ; à condition que le client séjourne un certain temps à l’hôtel, et idéalement qu’il y passe régulièrement. On peut quand même se poser la question de la protection des données médicales
Bonne nuit !
Dans les établissements les plus avancés technologiquement, on parle d’avoir des murs-écrans interactifs, qui permettront de changer la couleur de la chambre, de la rendre plus lumineuse ou plus sombre à volonté, d’y installer un décor en trois dimensions, comme une île de rêve au milieu d’une mer turquoise par exemple.
Et grâce à la reconnaissance vocale, on commandera aux murs, lesquels ont des oreilles, comme chacun sait. La réalité augmentée s’y invitera aussi. On pourra commander une visite des grandes pyramides d’Egypte, ou faire un safari photo sans quitter son lit, avec l’impression d’être le passager d’une Land Rover en plein Zimbabwe. Le son ne sera pas oublié, et même, paraît-il, les odeurs !
Et bien sûr, les incontournables robots
On a déjà vu, au Japon, une réceptionniste en hologramme ; elle n’a suscité qu’un intérêt très relatif, après un succès de curiosité : les clients sont revenus vers l’hôte ou l’hôtesse en chair et en os, avec le sourire et la voix bien réels. Il existe aussi des robots qui portent les bagages jusqu’en chambre, ou un repas.
Plus besoin d’enfiler son peignoir, le robot ne va pas s’émouvoir si vous sortez de la douche au moment où il entre dans votre chambre. Et enfin, le robot-concierge délivrera les billets d’entrées au théâtre, les vouchers pour des excursions, sans oublier les horaires de trains et d’avions ou la commande de fleurs pour un anniversaire.
Mais quand éprouverons-nous une réelle affection, ou juste de la sympathie, pour une machine ?
(À suivre)
