Merci Michel !

Organisé dans douze pays aux quatre coins de l’Europe, l’Euro 2020 ne sera pas un modèle écologique. De Bilbao à Saint-Pétersbourg, en passant par Dublin et Bakou, ce championnat d’Europe des nations cher à Michel Platini devrait avoir un gros impact sur l’environnement.

4.374 kilomètres. C’est la distance qui sépare Dublin (Irlande) de Bakou (Azerbaïdjan), deux villes hôtes de l’Euro 2020 qui se disputera du 12 juin au 12 juillet 2020. Cher à Michel Platini, cet Euro organisé dans douze pays s’annonce désastreux pour l’environnement.

Une aberration quand on voit les efforts que font les sports mécaniques avec leurs versions électriques. Pourtant, les impacts environnementaux du football sont des éléments trop souvent oubliés face à l’enjeu de la compétition. L’UEFA semble quant à elle « assumer ses responsabilités ».

Le lourd bilan carbone des déplacements de supporters

« Les déplacements de supporters ont le plus gros impact sur l’environnement. Ça représente environ 80 % de l’impact global du football sur l’effet de serre », expliquait Pierre Galio, expert à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), dès 2015, à So Foot. Car oui, le plus gros problème n’est pas le déplacement des joueurs, mais des supporters.

Si les nations hôtes qualifiées devraient jouer au minimum deux matches de groupe à domicile, les supporters devront se déplacer à Londres (Angleterre), Bakou (Azerbaïdjan), Copenhague (Danemark), Munich (Allemagne), Budapest (Hongrie), Rome (Italie), Amsterdam (Pays-Bas), Dublin (Irlande), Bucarest (Roumanie), Saint-Pétersbourg (Russie), Glasgow (Écosse) ou à Bilbao (Espagne). L’UEFA estime que 405.000 tonnes de dioxyde de carbone seront émises par les supporters et le personnel dans leurs déplacements pour assister aux rencontres.

Du côté de l’organisation du tournoi, chaque poule composée de quatre équipes verra ses six matches se disputer dans deux villes différentes. Dans le groupe D par exemple, les rencontres de la poule se disputeront à Londres et Glasgow, mais dans le groupe A, les équipes devront alterner entre Rome… et Bakou. Soit une distance à parcourir de 3.872 kilomètres !

Consciente de l’urgence climatique, la présidente de la Ligue de football professionnelle (LFP) Nathalie Boy de la Tour a signé en avril dernier un partenariat d’un an avec le WWF France. Objectifs : sensibiliser le grand public aux enjeux de la biodiversité et de la protection de l’environnement, sensibiliser les joueurs des centres de formation à ces mêmes enjeux et réduire l’empreinte environnementale des clubs. Ce qui n’empêche pas la LFP d’organiser le trophée des champions dans plusieurs pays différents depuis dix ans (Canada, Tunisie, Chine, Maroc, Gabon, États-Unis…), au nom d’une logique commerciale. Mais l’organisation de l’Euro 2020 a quand même de quoi surprendre.

Un accord sur le climat

Face à ces émissions, l’UEFA a annoncé, par la voix de son président Aleksander Ceferin, qu’elle avait conclu un accord sur le climat. « L’UEFA plantera 50.000 arbres dans chacun des douze pays organisateurs de l’Euro 2020 pour célébrer le 60e anniversaire du Championnat d’Europe de football et laisser un héritage durable de cette compétition. En outre, elle investira dans des projets d’énergies renouvelables menés en partenariat avec l’organisation South Pole et certifiés Gold Standard pour compenser les 405 000 tonnes estimées de CO² qui seront générées par les supporters et le personnel de l’UEFA dans leurs déplacements pour assister aux différents matches du tournoi », précise l’instance dans un communiqué.

Un Euro dans douze pays, une idée qui ne devrait pas être reconduite de sitôt, « non seulement pour des raisons environnementales mais aussi parce que c’est très difficile pour nous d’organiser un événement comme celui-ci » conclut le président de l’UEFA. Question : Pourquoi l’avoir organisé ?

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