Petit tour d’Europe des villes Art Nouveau

C’est à Bruxelles qu’est né l’Art Nouveau aux alentours de 1890. Il est arrivé dans une période de boom démographie dans les villes, et il a fallu construire des maisons pour les nouveaux arrivants. En même temps, l’Europe est en pleine révolution industrielle !

On redécouvre des matériaux de l’industrie pour leur donner vie dans les maisons particulières, comme la cité ouvrière d’Emile Hellemans à Bruxelles, ou encore la Maison du Peuple et les magasins de tissus Waucquez dans la même ville, lesquels sont devenus le Centre Belge de la Bande Dessinée.

En 1893, l’architecte Victor Horta réalise le premier bâtiment Art Nouveau pour le professeur Emile Tassel. C’est une maison en terrasse. Il va dès lors parsemer la ville de ses constructions dont il prend absolument en charge toute la décoration, depuis les poignées de porte jusqu’au matériel de cuisine ou aux paillassons. Il n’y a pas qu’à Bruxelles qu’il fait preuve de modernisme, et il est de même loin d’être le seul architecte à pratiquer cet Art Nouveau : citons entre beaucoup d’autres Hankar, van de Velde, Strauven, Jacobs et tant d’autres. De même Bruxelles est loin d’être la seule ville belge à posséder ces trésors architecturaux : on peut aussi les admirer à Berchem-Anvers, Liège, Spa, Namur, Charleroi…

En Autriche, ce style nouveau s’appelle Secession. Dans cette ville très animée, peuplée d’intellectuels aux idées bouillonnantes, l’architecte Otto Wagner déploie ses talents. Un autre citoyen autrichien, Josef Hoffmann, fera construire à Bruxelles, vers 1903, le Palais Stoclet, qui se classe déjà à l’aube de l’Art Déco.

En France, l’Ecole de Nancy est spécialisée dans les arts décoratifs tels que vases, luminaires, meubles, etc., en utilisant les matériaux emblématiques de l’Art Nouveau : la pâte de verre et le métal. Les noms les plus célèbres sont ceux d’Émile Gallé, de Louis Majorelle en ébénisterie, d’ Antonin Daum et Eugène Vallin.

En Allemagne, on parlera de Jugendstil. Le Grand-Duc de Hesse réunit autour de lui, à Darmstadt, un véritable centre d’artistes, le Mathildenhöhe. À Bad Nauheim, le Duc fait construire le Sprudelhof (pavillon de la source) comprenant  265 cabinets de bains pour hôtes royaux et fait de cette petite bourgade thermale un des plus impressionnants témoins du Jugendstil allemand.

La Hongrie vécut sa guerre d’indépendance en 1848-49, et cinquante ans plus tard, elle vit son âge d’or surtout à Budapest ; mais c’est à Szeged que je vous convie, avec ses nombreuses mosaïques et deux bâtiments emblématiques : la Nouvelle Synagogue et sa majestueuses coupole, et le palais Reök.

Malgré l’importance de l’Art Nouveau à Bruxelles, c’est à Riga, en Lettonie, que se trouve la plus importante concentration de bâtiments Art Nouveau au monde. Durant la période soviétique, cet ensemble architectural en plein centre-ville a été complètement délaissé, mais il fait aujourd’hui la fierté des habitants et le plaisir des touristes.

Enfin, on ne peut ignorer Barcelone et son Modernisme catalan représenté essentiellement, et de quelle manière !, par Gaudi. Du Parc Guell à la Sagrada Familia en passant par les splendides maisons du Paseo de Gracia, l’Art Nouveau catalan est un régal pour les yeux.

On aurait pu citer encore Glasgow, La Chaux-de-Fonds, les bords du lac de Côme, Ljubljana, ou encore Ålesund en Norvège ou Aveiro au Portugal : plein d’idées de découvertes architecturales dont la période de trente ans, entre 1890 et 1920, a marqué durablement l’histoire de nos villes européennes au 20e siècle.

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