Pourquoi je n’aime pas les vacances…

En clair, je me sens en vacances toute l’année. Les vacances, c’est la récompense que l’on s’offre après plus de 300 jours de labeur pour s’auto-récompenser. On s’entasse dans des endroits où tout coûte plus cher que le reste de l’année. Avec la loterie des avions. Partira, partira pas. Grève ou pas. Les vols aériens, personne ne paie le même prix. Plus tu réserves tard, plus cela coûte cher. Le Yield Management, c’est une gigantesque arnaque en fait.

Les vacances, on se permet tout ce que l’on ne fait pas le reste de l’année. Il y a les stakhanovistes du sport, de l’apéro, de la bouffe et de la baise. On connait tous des gens qui sont rassurés de savoir quand et où ils vont en vacances. Qui vivent leur séjour en suspension pour finalement revenir à la case départ comme avant. Quel est l’intérêt de partir ? Franchement !!!!

En clair, être en vacances toute l’année. C’est faire un boulot que l’on aime et qui vous passionne. De s’habiller comme on veut. D’être libre de faire du sport quand on veut. De se laisser harponner dans un accident de comptoir quand on veut. De prendre un apéro au bord de l’eau. De se balader à moitié nu et à pieds nus. De chanter. De danser. De vivre quoi !!!!

Les codes des vacances

Les vacances sont aussi codées que la vie de tous les jours. Le panurgisme vestimentaire à titre d’exemple. Les tenues des vacances sont imposées par un diktat local. Tout le monde porte un pull marin en Bretagne sans jamais prendre la mer. Ralph Lauren est « ze » marque à Knokke-Le Zoute.

Il est quand même curieux qu’une femme puisse se mettre les seins nus sur une plage mais ne puisse plus le faire à dix mètres de là, sur la digue. Le sable est-il plus tolérant que les briquettes de la digue ?

Je ne crache pas dans la soupe…

Du temps où la mère (la moeder) vivait encore, nous, mes 4 sœurs et moi, nous passions du temps à la côte belge : Westende, Duinbergen. Avec des enfants. Sans horaire précis. Avec une gestion chaotique mais joyeuse. Les cousins, donc nos enfants, ont passé des moments fabuleux. Ils se sont construits une vie. Notre noël, c’était le WE du 15 août. Les Portugais et les frenchies prenaient un plaisir à se voir pleuvoir sur la tronche. Un petit-déjeuner avec des crevettes grises à peler et c’était le bonheur.

La « moeder » décédée, ces vacances se sont étiolées. Elle payait tout le principal. C’était difficile à reproduire car il faut comme les troupeaux de gnous, s’adapter aux plus fragiles financièrement comme moi. La liberté a toujours un prix. L’harmonie financière n’est pas facile à trouver. Ses moments me manquent. Nous les avons vécus dans une ferme à Vresse-sur-Semois. Il ne faut pas de plage pour se sentir bien avec ceux que l’on aime. Juste 4 murs et un toit.

C’est fou de constater qu’au plus les vacances coûtent cher, au plus l’avis au retour est positif. Il est curieux de constater qu’il est rare qu’un de vos amis vous déclarent : « Ces vacances aux Seychelles, ce fût une désolation ». Mes vacances de rêves, c’est une cabane au bord de l’eau. Mais pas très longtemps. Le boulot me fait des vacances avec les mêmes contraintes que les vacances finalement. Dans les deux cas comme disait Jean-Paul Sartre : « L’enfer, c’est les autres ».

L’humour plus noir de Pierre Chaudoir

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