Pourquoi Lufthansa veut racheter ITA…

Comme nous l’avons annoncé il y a un mois dans Pagtour (ITA Airways : Air France renonce, Lufthansa archi-favorite), la compagnie italienne devrait bientôt passer dans le giron du Lufthansa Group.

Rappel historique. Suite à la faillite d’Alitalia en 2017, on sait que le gouvernement italien était intervenu pour la création d’abord, le soutien financier ensuite, de la nouvelle compagnie ITA, avec en ligne de mire l’obligation européenne de re-privatiser la compagnie dès que possible.

Plusieurs candidats se sont présentés, dont un consortium groupant Air-France –KLM, Certares et Delta Airlines, et un autre réunissant Lufthansa Group et la compagnie maritime MSC. Le premier consortium s’est retiré, ensuite MSC a également abandonné, et Lufthansa Group est resté seul en piste : le groupe a fait officiellement son offre de reprise le 18 janvier dernier, une offre portant d’abord sur une participation minoritaire avant un rachat complet.

Rappelons que ITA opère environ 70 avions et a placé des commandes pour 28 Airbus des familles A220, A320neo et A330neo.   Pourquoi cet acharnement de LHG pour une société italienne où les syndicats sont très présents, et où il apparaît déjà que les efforts de reprise devront plus porter sur des revenus en croissance que sur des réductions de coûts ? Le marché italien est essentiel pour LH et voici pourquoi.

Le marché italien est le second en importance pour LH, juste après les USA. Après une tentative de rachat d’Alitalia, les Allemands ont lancé Lufthansa Italia, qui fut un échec. Ils ont ensuite créé Air Dolomiti pour amener le marché du nord de l’Italie vers les hubs de Munich et Francfort, Milan étant tributaire d’un aéroport urbain sans grandes possibilités de développement, et d’un autre, Malpensa, loin de tout et boudé par les compagnies.

Pour le long-courrier, il semble que ce soit surtout le réseau africain d’ITA qui attire LH, suivi par l’Amérique Latine et toute la diaspora italienne à travers le monde. Mais sur le court-courrier, Ryanair et Wizz Air ont capturé d’énormes parts de marché. Ryanair contrôle déjà 40% de la capacité sur 17 bases opérationnelles dans le pays. Une situation que le groupe allemand n’aimerait pas voir prendre encore plus d’ampleur.

Patience donc, on saura bientôt ce qu’il en adviendra, mais nul doute qu’en Belgique, on surveillera de près cet attrait pour l’Afrique : il ne faudrait pas que ce marché échappe peu à peu à Brussels Airlines.

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