Quel impact aura le bannissement du moteur thermique sur le tourisme ? 

C’est une question qu’il faut d’ores et déjà se poser, les échéances étant dans moins de 10 ans. Or, il faut bien le constater, le moteur électrique qui permet aux constructeurs de renouveler le parc automobile bien plus tôt que prévu a quelques atouts, mais surtout de gros défauts :
– une autonomie limitée : finis les grands trajets sans s’arrêter ;
– une grande sensibilité aux variations climatiques, étés chauds et hivers froids qui réduisent encore plus l’autonomie ;
– une charge lente, ou alors très chère si elle est plus rapide ;
– des bornes de chargement encore rares et très sollicitées ;
– un prix d’achat élevé.

Nous sommes bien d’accord : cela va s’améliorer… mais à quel rythme ? 

Certains pays seront gagnants au niveau du tourisme : il devient quasiment impossible de traverser la France sans au moins un arrêt d’une nuit. C’est tout profit pour les hôtels et restaurants. L’Espagne et le Maroc étaient des destinations très courues par les automobilistes belges, néerlandais, allemands et scandinaves, cela va à terme leur coûter bien plus cher.  

Quelles sont les alternatives ?
– L’avion, le low-cost et tête bien sûr, suivi d’une location de voiture assez proche de la destination finale. Mais l’avion fait lui-même l’objet d’un “bashing” injuste mais efficace.
– Le train-auto-couchettes : il a eu son heure de gloire dans les années 70 et 80 avant de disparaître, parce qu’il était (et sera) cher, et surtout parce que la France a développé un réseau d’autoroutes qui couvre maintenant tout le pays. Pourtant ne vient-on pas de remettre un tel train en service depuis Paris vers le midi ? C’est une solution que j’ai adorée jadis, et qui rentabiliserait les voies de chemin de fer sous-exploitées. Mais à quel prix ? 

– Le tourisme de proximité : il sera en tout cas le grand gagnant lors des vacances courtes. C’est en effet une bonne idée que de découvrir son pays… s’il est petit ! Sinon, retour aux inconvénients ci-dessus.
– Le moyen et long courrier ne sera en rien affecté, évidemment, il ne l’était déjà pas dans le passé.  

Les gagnants seront ceux qui s’adapteront le plus rapidement à cette nouvelle donne, par exemple les hôtels qui seront prêts à accueillir des voitures électriques en nombre, comme l’ont bien montré les articles d’Alain Voisot publiés dans Pagtour sous le label Via Elektra. Et au final, les plus grands gagnants seront les fabricants de voitures, de batteries et de bornes de recharge : ils sont assurés de vous vendre une voiture neuve dans les cinq ans à venir. Sans même mentionner les producteurs d’électricité. Et que fera-t-on des moteurs thermiques ? Ils iront en Afrique, ou ailleurs, polluer les plus pauvres.  

2 Commentaires

  1. Je pense, au contraire, que tout cela est totalement utopique.
    Jamais il ne sera possible de mettre cette décision en pratique : pas assez de bornes, production globale d’électricité insuffisante etc… les constructeurs regardent cela avec beaucoup de perplexité et de scepticisme. Ce ne sera pas la 1ère fois qu’une décision politique prise dans l’urgence et dans la panique devra être ravalée….

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