Rhodes après les incendies, plus que jamais accueillante !

Alors que l’actualité de ce jeudi 24 août nous parle d’une famille mal renseignée, s’imaginant être envoyée dans une zone sinistrée et qui refuse quasiment d’embarquer pour Rhodes, demandant coûte que coûte à être remboursée (ou d’avoir un échange), cet article est plus d’actualité que jamais !

Tandis que des feux reprennent ici et là, y compris près d’Athènes, restent dans toutes les mémoires ces images terribles ayant enflammé nos écrans d’infos il y a déjà un mois à Rhodes : celles de vacanciers fuyant les hôtels en petite tenue et sandales de plage, parfois sans le moindre bagage. L’exode de quelque trente mille  touristes évacués, et comme réfugiés d’un sombre conflit, ont alors alimenté les chaînes de télévision et tous les médias. Avec des hôtels qui fermaient, des plages où s’entassaient les gens (également des locaux) pour embarquer à bord des bateaux réquisitionnés… Bref, la plus grande opération d’évacuation jamais opérée en Grèce s’est déroulée ces jours-là… Alors, comment réagir, que conseiller et que faire de l’île de Rhodes ?

Un récent éductour pour journalistes invitait quelques professionnels à se rendre compte de la situation pour en parler dans leurs supports médiatiques. Nous voici donc pour vous faire part de nos conclusions ! Eh oui, se rendre en vacances à Rhodes est absolument conseillé. Et même là-bas, certains ironisent en demandant « quels incendies ?»

Certes, nulle envie de minimiser les événements. Car dès la réception de l’invitation, votre serviteur (EV) s’est dit « ok, ils nous invitent pour remplir coûte que coûte leurs hôtels dans des zones sinistrées et continuer le business as usual ». Cela se comprend mais je serai curieux de voir ce qu’il en est réellement, quitte à les décevoir et à donner mon point de vue. Et alors que je pensais débarquer dans une zone de guerre post-apocalyptique sentant encore la cendre brûlante et avec un léger complexe d’être un touriste-catastrophe, il m’a fallu changer de fusil d’épaule. Oui, Rhodes est plus que jamais une destination à conseiller…

À peine débarqués à l’aéroport et à bord de la limousine (ndlr : nous sommes deux journalistes belges et allons rejoindre un petit panel de journalistes étrangers), Marko, le taximan qui nous menait vers l’hôtel Atlantica Aegean Resort était fier de nous montrer tous les posts reçus sur sa boîte messenger par les clients qu’il a transférés gratuitement dans les hôtels « safe » de l’île. Une quarantaine de rotations l’on ainsi fait transporter plus de 400 personnes dans tous les secteurs de Rhodes, nord ou sud. A l’instar des autres taxis de Rhodes, il est fier d’avoir contribué à aider ces touristes à sauver leurs vacances si pas leurs vies. « Regardez, ici, c’est une famille norvégienne qui me remercie en une page de texte d’avoir séjourné chez moi dans une partie de ma maison dans l’attente d’un hôtel. Nous sommes amis et ils vont revenir nous visiter l’année prochaine ! »

Une fois sur place et avant de traverser l’île, j’ai voulu visualiser quelle portion de Rhodes avait été dévastée, m’attendant à voir une carte où plus des trois quarts de l’île étaient atomisés et ne valaient plus la peine d’être visités. Ni d’offrir la moindre envie d’un séjour. En d’autres termes que l’île ne valait plus la peine d’être reprise dans les brochures et ce, pour quelques mois, voire… années. A ma grande surprise il n’en était rien. Et à ma décharge (comme à celle du grand public qui s’informe et surtout, avant d’entamer un débat sur « est-ce que la presse n’en fait pas trop ? » force était de constater que la presse se focalise sur les évènements, et elle a raison, son but est d’informer. Pas de déformer. Un grand débat, on en reparle, promis !).

Ce qui fait que les infos perçues faisaient que je m’imaginais toute l’île de Rhodes entièrement calcinée. Avec des images de parasols grillés, de plages sinistrées, de restaurants et des voitures parties en fumée, des collines de pinèdes réduites en cendre. Ce qui est vraiment le cas (hélas) mais seulement sur… 17% de l’île (voir la carte). Certes, tout est relatif et 17% font tout de même plus de 250 km carrés. Et encore une fois, nulle intention de ma part de minimiser la tragédie qui s’est déroulée avec la disparition d’une belle garrigue arbustive composée de forêts de pins, lentisques et arbousiers où chantaient les cigales et virevoltaient les papillons. Une belle nature partie en flammes. Et qui mettra des années avant de se reconstituer. Mais 17% seulemant, n’impactant pas les grands sites touristiques comme Lindos, Rhodes, les plages.

D’ailleurs, à l’embarquement à Zaventem, l’avion était quasi complet (il y a vait 12 places vacantes ; au retour, 3 places…)

Georges Chatzimarkos

C’est dans la ville de Rhodes que nous avons rencontré le gouverneur de la région Georges Chatzimarkos dans la maison gouvernementale face au port. Lui et ses collègues se sont félicités des performances de l’industrie du voyage ainsi que du rôle des habitants de Rhodes. «Plus de vingt-cinq mille personnes ont été évacuées (ndlr : dont près de neuf mille clients internationaux de TUI, qui est partenaire du voyage de presse et fier de ces chiffres). Il n’y a pas eu une seule personne laissée pour compte, a rappelé Georges Chatzimarkos : « Quelques jours après les incendies, l’île était à nouveau pleinement opérationnelle avec également les services essentiels comme l’électricité et l’eau, la réouverture des routes. Et sur les plus de six cents hôtels que compte l’île, quarante-deux ont été évacués, la plupart à titre préventif. Deux seulement ont été fermés, pas parce qu’ils ont brûlé mais sur la propre initiative de leur management ». Ce qui est vraiment réjouissant est qu’à peine vingt jours après la catastrophe, les réservations ont repris avec un taux d’occupation de plus de 93 %…

Et Georges Chatzimarkos de conclure que si ces catastrophes naturelles vont probablement augmenter à l’avenir, les voyageurs en seront de plus en plus conscients. « Professionnels et population se sont comportés de manière adaptée et efficace, voire parfois héroïque. » L’île a comme défi de servir de modèle dans la durabilité et la résilience avec notamment le projet Co-Lab Rhodes… Une collaboration entre TUI Group, la TUI Care Foundation et le gouvernement de la région grecque de l’Égée méridionale où Rhodes veut devenir une pionnière dans la transformation durable des destinations de vacances, on en parle dans un prochain article.

Tout le monde se réjouissait que pas seule vie humaine n’ait été perdue. Sinon un blessé léger à déplorer, un pompier en soins intensifs intoxiqué par les fumées. Les hôteliers et une grande partie des intervenants de l’île nous l’ont d’ailleurs répété à l’envi : tous les Rhodiens sont fiers de l’aide qu’ils ont apportée à tout le monde, qu’il s’agisse envers les touristes mais également l’aide envers les volontaires, secouristes, pompiers (logés parfois directement dans les hôtels). Le personnel des hôtels, toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans la tragédie (taxis, autocaristes, ferries, locations) est fier de ce qui s’est passé. Un directeur d’hôtel me confiera : « Nous qui étions des ‘challengers’ entre nous au niveau hôtelier ou touristique… avons appris à mieux nous connaître et à nous apprécier ! C’est comme si nous avions une nouvelle façon de voir les choses après une guerre… ».

Lors du tour complet de l’île que le groupe de journalistes a fait, et avant d’arriver dans la zone sinistrée, nous avons découvert des paysages inchangés, des villages authentiques, des sites naturels peu connus comme l’élaphos hotel (1929) en pleine nature, un hôtel digne d’un roman mais qui sert notamment aux sportifs pour s’entraîner et aux cyclistes pour entamer des virées en montagne. C’est en gros de cette région qu’est parti l’incendie qui s’est propagé vers le sud…

Quelques hôtels ont été visités et à chaque fois, un accueil sans pareil avec de belles personnes qui ont toutes un témoignage à ajouter… Haris Xanthis, Manager TUI BLUE Sensatori Atlantica Dreams Resort : « Le 23 juillet, il y avait plus de quatre mille clients dispersés dans tout l’hôtel avec environ un millier d’arrivées qui venaient des zones évacuées. Le soir même, nous avons dû nous mettre tout le monde en sécurité. Puis tout le monde a été évacué plus au sud. Nous avons accueilli les pompiers et les nombreux bénévoles tandis que les piscines ont servi à remplir les camions citernes d’eau pur éteindre les feux ». Si l’hôtel est resté fermé pendant deux semaines, il est à nouveau ouvert et quasi complet.

A suivre…

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