Surtourisme et respect, l’équation insoluble

Les médias “grand public” semblent s’être donné le mot cette semaine : plusieurs publient des articles, voire même une carte mondiale, des lieux à éviter absolument durant cet été, pour cause de surtourisme.

Ils ne font pas pour autant preuve de recherche ni d’originalité, en pointant du doigt des sites ultra-connus comme Étretat ou les calanques de Marseille. Evidemment, Venise et Amsterdam sont citées, cette dernière étant pourtant déjà soumise aux décrets limitant fortement l’activité de son aéroport international.

D’autres lieux encore ? La plus célèbre plage d’Hawaï concerne très peu la clientèle européenne. Les Galapagos cette fois ne sont pas citées, alors qu’elles étaient la cible N° 1 il y a quelques années ; elles sont remplacées par l’Antarctique. Et s’il est vrai que plusieurs bateaux de croisière y font escale, on est encore loin du surtourisme, et les règles imposées aux visiteurs sont très strictes, sans compter la barrière financière.

Échappent pour le moment à la vindicte des anti-touristes, même si ces lieux sont surpeuplés durant les vacances : Bruges ou Durbuy chez nous, le Mont-St-Michel et les plages chez nos voisins, Barcelone (oubliée ?) et les plages des Costas, Time Square et Windsor, et je pourrais en citer beaucoup d’autres.

Comme l’écrit très justement un skallègue de Bruxelles, Philippe Guinsbourg : “On doit se battre pour continuer à circuler dans le monde, que ce soit pour les loisirs ou pour les affaires. Ce brassage culturel permet de mieux comprendre le monde et assurer la paix entre les peuples. L’ignorance et la peur de l’autre engendrent des conflits souvent évitables. Présenter la découverte d’un autre pays comme une récompense après des jours de dur labeur est une source de joie et de plaisir. N’oublions pas que nous sommes des faiseurs de bonheur !”.

Et n’oublions pas non plus cette évidence : la société est composée pour moitié de “marchands” et pour l’autre moitié de “non-marchands”. Les uns vivent et font vivre les autres par l’apport de richesses. Les autres rendent des services indispensables aux premiers. Au-delà de la caricature de cette analyse, ce qui est indispensable, c’est le respect, la compréhension, la tolérance. Mais c’est sans doute trop demander.

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