Surtourisme et tourisme de masse, si proches et pourtant différents !

Les deux nous concernent : ils sont l’un et l’autre nuisibles à l’image du tourisme. Le tourisme de masse, c’est ce type de tourisme qui voit se regrouper des milliers de personnes sur les mêmes plages aux mêmes dates. Ce sont des départs dans des aéroports totalement saturés parce qu’ils n’ont pas assez de personnel ou parce que le contrôle des frontières est trop lent. Ce sont aussi des gares bondées de la même manière, à l’aller comme au retour des périodes de congés.

Dans des villes très touristiques, surtourisme et tourisme de masse se confondent. C’est le cas à Barcelone, à Venise, à Amsterdam, à Prague ou même à Bruges : ces villes ne sont pas (ou plus, ou pas encore) équipées pour recevoir dignement des hordes de visiteurs. Je dis “des hordes”, parce qu’évidemment, parmi les coupables désignés, il y a l’avion très bon marché qui permet à des jeunes d’avoir accès à des villes “jeunes” pour aller y faire la fête, en groupe, en liquides divers et bruyamment.

Mais outre cette confusion dans les villes faites pour le city-break, le surtourisme est bien autre chose tout en étant la même chose : une surabondance de visiteurs par rapport aux capacités des sites visités. Instagram joue sans doute un rôle dans la vision qui est donnée de certains sites. Machu Picchu, par exemple, ne souffre pas encore de tourisme de masse, mais souffre de surtourisme tant le site est impressionnant et figure parmi les “must” de tous les touristes. 

Il ne faut pas aller si loin : quand on se retrouve à 40 sur le sommet du Mont Blanc par un beau matin d’été, c’est trop ; on n’apprécie pas autant qu’il faudrait l’immensité et la solitude du toit de l’Europe. C’est la même chose pour l’Everest : les masses ne s’y pressent pas, mais le nombre de touristes-alpinistes qui s’y rendent est tellement élevé et mal éduqué qu’il faut maintenant y organiser des campagnes de ramassage des déchets !

Chez nous aussi, le surtourisme commence à poser de gros problèmes. Certaines plages de la côte sont prises d’assaut par des bandes qui sont tout le contraire de la clientèle familiale habituelle. Difficiles à gérer, elles occupent un espace qui n’est pas adapté pour elles, à des heures tout aussi inadaptées. Et dans nos tranquilles Ardennes, certains villages paisibles voient leurs maisons achetées et transformées en gîtes capables d’accueillir parfois jusqu’à 20 personnes : oubliée, la tranquillité du village ! Les locaux ne peuvent plus acheter de biens dans leur commune tant les prix ont grimpé, et les vacanciers à la petite semaine se croient tout permis en termes de fêtes nocturnes, sous prétexte qu’ils ont payé !

C’est une voie inquiétante que prend le tourisme. Elle ternit fortement son image, et si le tourisme est l’objet de plus en plus souvent d’un “bashing”, c’est dramatique pour toute notre industrie. Depuis que l’on peut tout réserver et dans un quasi-anonymat sur internet, l’agent de voyage a perdu son rôle de conseiller, alors même qu’il devrait en plus devenir un éducateur. Le chemin sera long et difficile, espérons qu’il ne mène pas au précipice.

Marc Dans 

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