Tourisme de mémoire, tourisme macabre, Urbex et Slum Tourism…

On confond – ou on risque de confondre –  des formes de tourisme à thème très différentes : le tourisme de mémoire, le tourisme macabre, l’Urbex et le Slum Tourism. Et l’une de mes étudiantes s’est penchée sur la question dans son mémoire de fin d’études.

Le tourisme de mémoire (ou mémoriel) met en avant un patrimoine ou des faits historiques qui ne devraient jamais être oubliés, parce qu’ils représentent une leçon de morale ou d’humanisme importante pour les générations qui suivent, ou parce que leur horreur ne devrait plus jamais être reproduite.

L’Urbex est un néologisme à la mode, contraction d’Urban Exploration. Il consiste à visiter des bâtiments abandonnés qui témoignent d’une activité passée mais qui, à cause de cet abandon, sont devenus lugubres et sordides. Ils sont parfois le rendez-vous du monde de la nuit qui a des activités illégales, ou sont carrément squattés. Certains pourraient relever de l’archéologie industrielle.

Le tourisme macabre peut de scinder en deux sous-catégories : le tourisme morbide et le tourisme malsain. On parlera de macabre, voire de morbide, en visitant par exemple les catacombes de Paris, ou l’ossuaire de Douaumont. Les corps pétrifiés sous la cendre à Pompéi nous rappellent que la mort peut nous surprendre tous à tout instant. Le point commun est là : c’est un tourisme qui fait référence à la mort, sans qu’il y ait nécessairement un aspect mémoriel.

Le tourisme malsain est celui qui met profondément mal à l’aise. L’urbex peut avoir ce côté malsain quand on exploite la déchéance humaine. C’est le cas du “Slum Tourism” ou tourisme de la pauvreté : quoi de plus malsain que d’aller voir les gens crever de misère dans leur habitat naturel ? Cela rappelle cette horrible pancarte accrochée aux grillages du village congolais, lors de l’Exposition Universelle et Coloniale de 1897 à Tervueren : “Ne jetez pas de la nourriture aux nègres, ils sont nourris”. Dans les deux cas, c’est un zoo humain que l’on va voir : comble du tourisme glauque et insane.

Marc Dans avec Laurine Gousset

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