Ulrich De Smet : “YelloSun devient le deuxième TO btob généraliste belge”

Fort d’une longue carrière derrière lui, en Belgique (Sunair, Bosphorus) puis en France (Marmara, NG Travel…), Ulrich De Smet s’est lancé juste avant la pandémie dans une nouvelle aventure, la création d’un nouveau tour-opérateur généraliste belge, en partenariat avec le voyagiste français Mondial Tourisme. Pour le fondateur et directeur général du YelloSun, l’heure est déjà à l’optimisme : les agences de voyages ont répondu à l’appel et les premiers résultats sont positifs.

Comment est né YelloSun ?
Ulrich De Smet : L’idée a germé avant la pandémie, lors d’une conversation avec Haldun Ozcan, le directeur général de Mondial Tourisme. Nous avons vite décidé de monter ce tour-opérateur en Belgique. Pour lui c’était l’opportunité de se développer à l’étranger, avec une personne de confiance, car nous nous connaissons depuis longtemps. Il nous a laissé carte blanche et une autonomie totale en Belgique. Ce qui est important car un modèle étranger ne peut pas être transposé dans notre pays sans tenir compte de ses spécificités.

Et la décision de ne travailler qu’avec les agences de voyages ?
UDS : C’était plutôt une décision à contre-courant de ce qu’on voit aujourd’hui. D’abord le contexte : peu avant le début de la pandémie, Thomas Cook dépose le bilan. TUI se retrouve avec une position archi-dominante au niveau des généralistes btob. Les autres gros TO généralistes, Sunweb et Corendon, privilégient le btoc. Je crois par ailleurs dans l’avenir des agences de voyages. On leur prédit le pire depuis des décennies, et elles sont toujours là ! Même pendant la pandémie, peu d’entre elles ont fermé leurs portes. Nous sommes donc 100% btob, avec un site grand public qui renvoit vers les agences partenaires. Notre ambition est clairement de devenir le deuxième TO généraliste btob en Belgique. Mais peut-être le sommes-nous déjà !

Vous avez réussi à les convaincre de travailler avec vous…
UDS : Il y avait clairement une demande pour un nouveau généraliste. Et cela nous a ouvert un boulevard. La pandémie a aussi, paradoxalement, été une opportunité pour nous, elle nous a permis de bien nous préparer avant de nous lancer, notre démarrage effectif remontant à mai 2021. Dès le départ, nous estimions important de travailler aussi bien avec les agences néerlandophones que francophones, à la différence des grands voyagistes généralistes qui ont toujours tendance à miser davantage sur le marché néerlandophone. Ce qui peut d’ailleurs se comprendre : celui-ci représente environ 65% du marché belge. On sait que les dossiers sont plus gros en Flandre, les hôtels vendus plus haut-de-gamme ! Nous, aujourd’hui, nous sommes plutôt à 50/50. Nous travaillons avec tout le monde. On a signé avec des agences indépendantes et tous les grands réseaux, Selectair, Avitour, Gigatour, Connections, Neckermann… Certains bien sûr nous vendent plus que d’autres. A nous de convaincre ceux qui nous vendent moins.

Quel premier bilan pouvez-vous dresser de votre activité depuis mai 2021 ?
UDS : Notre démarrage a été assez calme. Et cela a commencé à bien marcher en juillet 2021. Notre première année, ayant à peine excédée quatre mois de chiffre d’affaires, nous a permis d’atteindre les 1 200 pax pour un million d’euros de chiffre d’affaires, légèrement au-delà de nos objectifs. Cette année, les attentes étaient plus grandes. Nous avons commencé à bien vendre à partir de mars dernier. Et nous allons boucler notre exercice, fin octobre, sur 6 200 pax. On atteint nos objectifs, qu’on estimait pourtant ambitieux. Et nous espérons doubler notre activité l’an prochain, en démarrant les ventes Eté plus tôt que l’an dernier.

Quid du contexte international peu favorable, des risques de récession économique et des menaces de reprise de la pandémie, tout cela peut impacter vos projets de développement…
UDS : Ces risques sont bien réels. Mais nous sommes encore petit, et l’impact est autrement plus important chez un TUI qui détient 70 ou 80% du marché. Par ailleurs, nous n’avons pas d’historique sur l’hiver. Est-ce que la conjoncture pèse déjà sur l’activité aujourd’hui ? C’est fort probable, d’autant que l’hiver concerne plutôt des vacances secondaires.

Qu’en est-il de votre offre ?
UDS : Elle est encore limitée car on ne lance pas de nouvelles destinations comme ça. Nous sommes une structure légère, qui se veut souple, agile, réactive et efficace, avec des frais généraux réduits. En tête de nos destinations, on retrouve la Tunisie, un pays quelque peu délaissé ces dernières années. Nous bénéficions du relationnel de Mondial Tourisme avec les hôteliers locaux. Et nous avons un bon partenariat avec la compagnie Nouvelair. Depuis Bruxelles-Zaventem, nous affrétons l’été deux vols par semaine sur Djerba et trois sur Tunis, et pour la première fois cet hiver un vol hebdomadaire sur Djerba et deux sur Tunis. Nous partageons les risques avec Nouvelair. Plus globalement, nous nous appuyons sur un modèle hybride, entre package dynamique et engagement aérien pour l’instant limité.

Pour l’été prochain, avez-vous déjà en projet des nouvelles destinations ?
UDS : Nous allons renforcer notre offre, et notamment sur le Maroc. Il est également possible que nous lançions la Croatie, Malte, la Sardaigne et Palerme.

Outre la production, quels sont vos autres atouts ?
UDS : J’insisterais sur notre volonté de maintenir un service de qualité, même si l’on grossit. Il nous faut toujours rester joignable et réactif quand il y a un problème. Je crois également dans une automatisation maximale, que l’on limite l’intervention humaine et que cela reste simple et efficace. Au regard des marges dans nos métiers, le volume est indispensable.

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